La révolution du réseau électrique : comment les supraconducteurs transformeront l’énergie de demain pour une transition sûre et efficace
Électrification de demain
15 septembre 2025
15 min
Superconductivity and EV, in cities

Au moins 3 000 gigawatts de projets d’énergie renouvelable sont, à l’heure actuelle, en attente de raccordement dans le monde entier, dont 1 500 gigawatts à un stade avancé. Ce volume correspond à cinq fois la capacité solaire et éolienne ajoutée en 2022, alors même que les données disponibles ne couvrent qu’une partie de cette capacité.

Alors, si la production d’énergie durable n’est pas le problème, quel est-il ? Le véritable obstacle réside dans le transport de cette énergie du lieu de production vers celui où elle est nécessaire. Or, ces goulots d’étranglement constituent l’un des plus grands risques pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, la sécurité énergétique et la résilience climatique.

La transition énergétique exige des infrastructures à la hauteur de l’ampleur et de l’urgence du défi. C’est là qu’interviennent les supraconducteurs, une (super) solution révolutionnaire capable d’aligner la capacité du réseau sur les ambitions.

Le défi des infrastructures

Alors que la demande en véhicules électriques, en production d’hydrogène et en systèmes de chauffage et de climatisation s’accélère, les réseaux électriques sont soumis à une pression sans précédent. Cependant, une grande partie des réseaux câblés actuels, notamment en Europe occidentale, en Amérique du Nord et au Japon, datent déjà de plusieurs décennies et n’ont jamais été conçus pour supporter les charges actuelles.

Prenons l’exemple d’un opérateur de réseau de distribution à New York, dont le réseau câblé a plus de 50 ans et fonctionne presque à pleine capacité. L’ajout de nouvelles charges, provenant de véhicules électriques et de pompes à chaleur, accélère non seulement le vieillissement des câbles existants, mais limite également la capacité de connexion de nouvelles productions renouvelables en raison de contraintes thermiques et de tension. Le remplacement ou la modernisation de ces câbles par des solutions haute tension conventionnelles nécessite des travaux d’excavation importants en zone urbaine, où le sous-sol est déjà encombré d’infrastructures de télécommunications, d’eau, de gaz et de transport.

Même lorsque l’installation est techniquement possible, les restrictions environnementales, les frais de location de voies et les frais de gestion du trafic peuvent augmenter le coût des projets de plusieurs centaines de milliers de dollars. L’acquisition de terrains pour des tracés de câbles plus larges complique encore la tâche, en particulier lorsque les emprises existantes ne permettent pas l’espacement nécessaire aux câbles conventionnels, qui nécessitent une séparation importante pour gérer les effets de la chaleur et les interférences électromagnétiques.

Parallèlement, les exigences de sécurité et de fiabilité ne cessent de croître. Les réseaux doivent fournir de l’électricité sans coupures, pannes, défaillances en cascade ou pannes de courant. Ils doivent gérer les courants de défaut susceptibles d’endommager des actifs critiques tels que les transformateurs et les appareillages de commutation. Face aux attentes croissantes du public, les réseaux doivent minimiser les interférences électromagnétiques, réduire les émissions de CO₂, recycler les équipements obsolètes de manière responsable et rassurer les populations quant à la sécurité.

Ce scénario se joue dans les grandes villes du monde entier, tandis que les zones rurales sont confrontées à leurs propres contraintes d’infrastructures. Répondre aux besoins d’électrification à grande échelle nécessitera des mises à niveau d’infrastructures massives : les réseaux auront besoin d’environ 80 millions de kilomètres de câbles neufs ou rénovés d’ici à 2040, et les systèmes conventionnels ne peuvent à eux seuls répondre à la demande.

data center

L’enjeu majeur des data centers

Les data centers (centres de données) sont devenus le cœur de l’infrastructure numérique, fonctionnant avec une puissance de calcul, des capacités de stockage et des besoins énergétiques considérables. Cependant, l’augmentation de leur encombrement et de leur consommation d’énergie entraîne des défis majeurs en termes d’efficacité, de gestion thermique, d’utilisation des sols et d’impact environnemental. La demande de services numériques explose. Face à la croissance exponentielle de l’économie numérique, les centres de données deviennent l’épine dorsale de l’infrastructure numérique mondiale. Des centres de données hyperscale, de l’ordre du gigawatt émergent pour répondre à la demande croissante de calcul, notamment grâce à l’intelligence artificielle, aux services cloud et à l’analyse avancée. Ces installations de nouvelle génération repoussent les limites de l’infrastructure électrique traditionnelle, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des data centers.

Les besoins en énergie augmentent rapidement, les nouveaux centres de données hyperscale étant conçus pour des capacités approchant ou dépassant les 5 gigawatts, soit un ordre de grandeur supérieur à celui des installations de la génération précédente. Cette envergure pose des défis majeurs en matière de distribution d’énergie, de gestion thermique, d’utilisation des sols, d’émissions de carbone et d’investissement. La dépendance actuelle aux systèmes de câblage conventionnels en cuivre est de moins en moins durable.

Le goulot d’étranglement en chiffres

3 000 GW

de projets d’énergies renouvelables sont bloqués dans les files d’attente de raccordement au réseau dans le monde, soit cinq fois la capacité solaire et éolienne ajoutée en 2022

1 500 GW

de ce total sont à un stade avancé

80m km

de câbles neufs ou rénovés sont nécessaires d’ici à 2040 pour atteindre les objectifs d’électrification

Environ

10 %

de l’électricité est perdue lors du transport sur de longues distances, soit environ 180 TWh par an en Europe

> 5 GW

de capacité énergétique pour les nouveaux centres de données hyperscale, soit un ordre de grandeur supérieur à celui des installations de la génération précédente. Cette envergure pose des défis majeurs en matière de distribution d’énergie, de gestion thermique, d’aménagement du territoire, d’émissions de carbone et d’investissement

La solution supraconductrice

Les câbles supraconducteurs à haute température (HTS) et les limiteurs de courant de défaut représentent une approche fondamentalement différente de la transmission d’énergie. Cette technologie exploite la perte totale de résistance électrique qui se produit dans certains matériaux à des températures extrêmement basses, l’une des propriétés clés de la supraconductivité.

Les matériaux HTS nécessitent un refroidissement à environ -200 °C, généralement à l’azote liquide. « Haute température » ​​fait ici référence à la première génération de supraconducteurs, qui nécessite des températures inférieures à -243 °C pour fonctionner. L’azote liquide circule dans des enveloppes cryogéniques, une gaine thermiquement isolée qui entoure le câble. Relativement peu coûteux, ce dernier est sans danger pour l’environnement et plus facile à gérer que de nombreux fluides de refroidissement industriels. Plus important encore, l’énergie économisée grâce à l’élimination des pertes de transmission dépasse l’énergie nécessaire au maintien de l’environnement cryogénique.

L’électricité qui circule actuellement dans votre maison a parcouru des centaines de kilomètres de câbles résistifs conventionnels, perdant environ 10 % de sa puissance en cours de route. Ces déchets, environ 180 TWh par an rien qu’en Europe, suffisent à alimenter trois grandes villes. Les câbles HTS consomment dix fois moins d’énergie pour fournir de l’électricité.

Pourquoi choisir des câbles supraconducteurs ?

Pour les réseaux modernes, les systèmes HTS offrent des avantages considérables par rapport aux alternatives conventionnelles, notamment en milieu urbain dense :

  • Gain d’espace et économie : les câbles HTS ne génèrent ni chaleur ni champs électromagnétiques, quelle que soit la charge le long du tracé, de sorte qu’aucune séparation de phase n’est nécessaire. Les câbles peuvent être enterrés à n’importe quelle profondeur et à proximité d’autres réseaux multi-énergies sans tunnels coûteux ni conduits spécialisés, réduisant ainsi les emprises jusqu’à un dixième de la largeur des systèmes conventionnels. Dans les villes où le coût du terrain se chiffre en dizaines de milliers de dollars par mètre, cet avantage est révolutionnaire.
  • Capacité de transport considérable : un seul câble HTS peut transporter plus de 3 gigawatts. Moins de circuits et des mises à niveau minimales des sous-stations sont nécessaires, tandis que les rénovations permettent de multiplier la capacité des tunnels sans travaux majeurs, avec des pertes électriques minimales, voire nulles, en courant continu.
  • Empreinte environnementale réduite : des travaux d’excavation réduits et une obtention de permis simplifiée permettent de raccourcir les délais des projets et de réduire l’opposition du public.
  • Résilience : Les câbles supraconducteurs entièrement blindés sont résistants aux intempéries, hautement sécurisés et quasiment exempts de champs électromagnétiques parasites. Ainsi, la disponibilité de l’électricité est préservée même en cas de perturbation du réseau.

Une équation gagnante !

Superconductivity and train stations, in cities, data centers

Transformation du réseau au-delà de la capacité

Contrairement aux réseaux conventionnels, confrontés à des difficultés avec des ressources énergétiques décentralisées comme le solaire sur les toits, les piles à combustible et les parcs éoliens isolés, les systèmes HTS permettent aux réseaux d’absorber l’énergie de n’importe quelle source et de faciliter les flux d’électricité dictés par le marché.

Les limiteurs de courant de défaut supraconducteurs (SFCL) sont invisibles dans le réseau en conditions normales et passent automatiquement à un état hautement résistif en cas de défaut, limitant ainsi les courants dangereux et réduisant le niveau de courant de court-circuit supporté par tous les équipements du poste avant l’activation des disjoncteurs. Cette technologie exploite le comportement intrinsèque des supraconducteurs et ne nécessite ni contrôle actif ni surveillance.

Cette technologie favorise la transition vers des réseaux plus intelligents et plus flexibles, où la demande peut s’ajuster à de multiples sources d’approvisionnement. Les densités énergétiques urbaines peuvent augmenter considérablement avec un minimum de perturbations publiques, grâce aux SFCL, capables d’absorber l’augmentation du courant de court-circuit induite par l’ajout de nouvelles sources et de nouvelles charges sur le réseau.

En ce qui concerne les infrastructures de recharge des véhicules électriques, les avantages en termes de capacité et d’efficacité deviennent particulièrement importants à mesure que la vitesse de recharge augmente et que le déploiement s’intensifie. Les processus d’électrification industrielle nécessitant une alimentation électrique fiable et en grande quantité peuvent être pris en charge sans les investissements massifs en infrastructures que nécessiteraient les systèmes conventionnels.

Du côté des data centers, cela offre des avantages considérables en matière de transport, de distribution et de conception d’infrastructures. Fournir une alimentation électrique efficace et fiable dans des espaces restreints est une préoccupation majeure de l’industrie, et les systèmes de câbles supraconducteurs offrent une solution prometteuse. Avec une résistance électrique nulle, une capacité de courant ultra-élevée et un encombrement réduit, les câbles HTS peuvent simplifier radicalement les infrastructures électriques, réduire les charges thermiques et soutenir les objectifs plus larges de durabilité et d’électrification. Les câbles supraconducteurs (systèmes supraconducteurs à haute température [HTS]) représentent une solution transformatrice pour le transport d’électricité au sein et autour des centres de données à grande échelle. Ces conducteurs avancés peuvent transmettre l’électricité avec une résistance quasi nulle, éliminant ainsi les pertes d’énergie et la production de chaleur inhérentes aux systèmes traditionnels à base de cuivre.

Réseaux plus intelligents et plus denses

  • Sources d’énergie disponibles en tout lieu : les câbles HTS gèrent les panneaux solaires sur toits, les piles à combustible et les parcs éoliens isolés.
  • Protection automatique : les SFCL limitent instantanément les courants de défaut, sans aucun contrôle actif.
  • Réseaux intelligents et résilients : les SFCL permettent d’augmenter l’offre et la demande, améliorant ainsi la fiabilité et favorisant l’intégration de la production décentralisée ou à distance.
  • Prêts pour l’électrification : les réseaux accompagnent la montée en puissance de la recharge des véhicules électriques et les charges industrielles sans nécessiter d’infrastructures lourdes supplémentaires.

Prêt pour une révolution des réseaux supraconducteurs ?

Les exigences en matière d’infrastructures, la maturité technologique et une solide analyse de rentabilité s’alignent pour soutenir l’adoption généralisée des HTS. Des entreprises comme Nexans, implantées en Allemagne, en France et en Norvège, ont développé une expertise de pointe sur l’ensemble de la technologie supraconductrice et contribuent à l’élaboration de normes internationales qui accéléreront son déploiement mondial.

La question n’est pas de savoir si la technologie supraconductrice transformera les réseaux électriques, mais de savoir avec quelle rapidité les services publics, les gouvernements et les investisseurs reconnaîtront cette opportunité. Les opérateurs de réseaux qui agiront rapidement bénéficieront d’avantages concurrentiels significatifs en termes d’efficacité, de fiabilité et de capacité. Ceux qui patienteront risqueront de se retrouver limités par les limitations d’infrastructure que la technologie supraconductrice est censée résoudre.

Photo of Yann Duclot

Auteur

Yann Duclot est Directeur des Acceleration Units chez Nexans. À ce poste, il supervise les Acceleration Units de Nexans, qui regroupent deux entités centrées sur la transition énergétique : Nexans Solar Technologies (NST) et Nexans Machinery, Cryogenics and Superconductivity (MCS). Yann dirige une équipe de 65 personnes basées en France et en Allemagne, spécialisée dans l’ingénierie et la fabrication de technologies nouvelles et de rupture (supraconductivité, cryogénie, trackers solaires), afin d’accélérer la croissance sur les marchés à fort potentiel de la transition énergétique.

Yann a commencé sa carrière chez Nexans en 2000 et, après une courte expérience chez Cavotec en tant que Chief Marketing Officer, il fait aujourd’hui partie du Groupe depuis 14 ans. Fort de plus de 25 ans d’expérience en direction de business units, en transformation organisationnelle et en management de l’innovation, il a joué un rôle clé dans la montée en puissance des activités et la croissance rentable de l’entreprise. Il est titulaire d’un Master of Science de Grenoble École de Management (GEM).

Les techniciens gagnent en autonomie grâce au design centré sur l’humain et aux outils numériques
Électrification de demain
05 septembre 2025
12 min
human-centric design and digital tools

La transition énergétique mondiale s’accélère de jour en jour, mais la réussite de cette profonde mutation exige davantage que des câbles, du cuivre et des capitaux : elle repose avant tout sur les milliers de techniciens qualifiés qui installent les accessoires d’énergie nécessaires à l’électrification — les jonctions, extrémités et connecteurs qui articulent nos réseaux électriques.

Or la hausse de la demande énergétique sollicite très fortement cette catégorie de travailleurs. Dans la perspective d’un triplement des investissements dans les réseaux d’ici 2030, le principal goulet d’étranglement ne réside pas dans l’approvisionnement en matériaux, mais bien dans la pénurie croissante de techniciens qualifiés et compétents. Le succès de la transition énergétique n’est plus seulement conditionné par l’accès aux technologies ou aux ressources nécessaires : désormais, il dépend avant tout des hommes et des femmes capables de bâtir et d’entretenir le réseau.

Pour relever ce défi, le secteur de l’énergie doit actionner trois leviers stratégiques :

1

Les outils, les composants et les conditionnements doivent être repensés pour que les opérations d’installation, de maintenance et de réparation soient plus rapides, plus sûres et plus intuitives.

2

Les technologies numériques, et notamment l’intelligence artificielle (IA), doivent être pleinement intégrées afin d’automatiser les contrôles de qualité, de minimiser les erreurs et de proposer aux installateurs un accompagnement en temps réel au cours de leurs interventions.

3

Les technologies immersives telles que la réalité augmentée (RA) doivent être mobilisées pour renforcer les formations pratiques, prévenir les erreurs d’installation, et faciliter les diagnostics en temps réel et l’assistance à distance.

Placer l’humain au cœur du design produit : une condition nécessaire pour la fiabilité des réseaux

Les techniciens en réseaux électriques sont en première ligne de la transition énergétique. Pour autant, les produits qu’ils mettent en œuvre ne tiennent pas toujours compte des réalités de leur métier : les défauts d’ergonomie, les interfaces peu intuitives et les séquences d’installation complexes sont source de fatigue, de taux d’erreur élevés et de coûteuses interventions correctives. De fait, près de 75 % des pannes de réseau sont imputables à des problèmes d’installation d’accessoires.

En adoptant le point de vue de l’installateur, le développement produit peut devenir un catalyseur stratégique pour la performance des réseaux. Au-delà du respect des cahiers des charges techniques, le design centré sur l’humain se focalise sur la simplicité de mise en œuvre des produits, sur leur comportement en conditions réelles, et sur l’expérience concrète des installateurs.

Ce processus débute par des observations de terrain pour mieux appréhender les gestes des techniciens, la manière dont ils emploient leurs outils et les sollicitations physiques auxquelles ils sont soumis. Ayant identifié les irritants dans l’installation des câbles et accessoires, les designers sont mieux en mesure de réduire la complexité des processus et d’optimiser les produits pour leurs conditions réelles d’utilisation.

Exemples concrets :

  • Une jonction MT repensée pour que l’installation s’effectue en 17 étapes au lieu de 65, réduisant considérablement le risque d’erreur ;
  • Un système ergonomique de jonctions modulaires qui simplifie leur manipulation et minimise la pénibilité des opérations.

Ces modifications s’appuient sur les retours d’expérience des techniciens et sur des essais d’ergonomie pour élaborer des procédures d’installation plus sûres, plus rapides et plus constantes.

La conception centrée sur l’humain s’étend également au conditionnement et à la logistique. Des solutions intuitives telles que les poignées intégrées, les tourets à dévidoir ou les bobines universelles facilitent le transport et la manutention. En recentrant la perspective sur l’humain, ces innovations low tech participent efficacement à la résilience et à la durabilité des réseaux.

human-centric design and digital tools

Les outils numériques : une assistance augmentée pour les installateurs qualifiés

Si l’ergonomie du design minimise le stress physique des travailleurs sur le terrain, les outils numériques leur apportent également une assistance cognitive et procédurale en accompagnant en temps réel les opérations d’installation et de contrôle de conformité.

Des applications d’IA comme Infracheck permettent aux techniciens de contrôler la qualité d’une installation à l’aide d’un simple smartphone ou d’une tablette. Ce système associe la capture d’images et l’analyse par IA pour générer instantanément une évaluation qualitative de l’assemblage des jonctions, du positionnement des câbles et de leur conformité aux préconisations d’installation. Ceci minimise le risque d’erreur humaine et les délais de vérification, et pallie l’inexpérience des techniciens moins chevronnés en décomposant clairement les différentes étapes de chaque procédure.

La RA franchit un palier supplémentaire dans l’assistance numérique avec un accompagnement et des retours en temps réel qui améliorent considérablement les formations pratiques et la qualité des installations. En associant des instructions visuelles et des évaluations instantanées, l’aide à distance par RA optimise la précision des opérations et des diagnostics, tout en accélérant l’apprentissage concret du métier. Tandis que les fournisseurs d’énergie s’empressent d’intégrer de nouvelles équipes de terrain et d’opérer leur montée en compétences, l’AR s’impose comme un outil essentiel d’apprentissage des pratiques et de formation professionnelle continue.

En pratique :

  • Un fournisseur d’énergie de premier plan mobilise l’AR pour assister ses équipes de terrain lors d’interventions sur des tableaux BT ;
  • La RA est également déployée dans les formations intégrées au travail afin de résorber les écarts de compétences et de renforcer le respect des préconisations sans nécessiter la présence physique d’un superviseur.

Tous ces outils révolutionnent aujourd’hui les interventions de terrain. Celles-ci ne sont plus simplement réactives et sujettes aux erreurs, mais proactives, accompagnées et précises.

La RA, une innovation de rupture pour l’installation de câbles

Voici quelques illustrations de la manière dont la RA transforme les opérations d’installation et de maintenance au quotidien :

Autonomiser les agents de terrain, un levier stratégique pour l’électrification

L’ensemble de ces innovations partage une intention commune : celle d’autonomiser les travailleurs qui réalisent l’électrification.

Le défi des énergies propres ne sera pas remporté par les infrastructures seules. Nous devons également investir dans les hommes et les femmes qui les bâtissent, et leur fournir tous les outils, les compétences et le soutien nécessaires pour assurer leur succès sur le terrain.

Le basculement vers le design intuitif et les outils numériques intelligents n’est donc plus une option, mais une nécessité fondamentale. La résilience future des réseaux sera déterminée non par les équipements qui les constituent, mais par celles et ceux qui les installent et par la qualité de leurs interventions.

L’avenir de l’électrification appelle bien davantage qu’un entrelacs de machines et de câbles. Il sera façonné par des mains habiles, augmentées d’outils toujours plus intelligents.

 

Nexans se place aux avant-postes de cette mutation en intégrant la conception centrée sur l’humain et les technologies de rupture dans l’ensemble de son catalogue. Depuis les jonctions ergonomiques jusqu’aux plateformes de partage des savoirs animées par l’IA, Nexans accompagne les gestionnaires de réseau pour mieux équiper leurs effectifs et leur permettre de travailler plus rapidement, avec davantage d’assurance et en toute sécurité.

Photo of Moussa Kafal

Authors

Moussa Kafal dirige le portefeuille Fiabilité du Réseau chez Nexans, menant le développement et le déploiement mondial de solutions avancées qui améliorent la performance, l’intégrité et la résilience des réseaux électriques. Titulaire d’un doctorat en ingénierie et un Executive Master d’HEC Paris, il allie une expertise technique approfondie à un sens stratégique pour accélérer la transformation des systèmes énergétiques. Moussa supervise des initiatives clés en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine et en APAC, positionnant Nexans comme un fournisseur de solutions de réseaux intelligents de premier plan dans un paysage d’infrastructure numérique en évolution rapide.

Photo of Maxence Astier

Maxence Astier est Responsable Technique de la technologie Cold-Shrink chez Nexans. Il possède une solide expérience en R&D dans le secteur de l’énergie et des infrastructures électriques. Depuis son arrivée en 2015, il a occupé des postes stratégiques allant de la conception logicielle et du développement de systèmes embarqués à la direction de projets dans le domaine des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE).

De 2020 à 2023, Maxence a été Directeur des Opérations IRVE, supervisant le déploiement et l’exploitation de réseaux de recharge pour véhicules électriques. Auparavant, il a piloté des projets d’innovation en R&D dans ce domaine, alliant expertise technique en systèmes embarqués et engagement en faveur de la mobilité électrique. Maxence est reconnu pour son leadership transversal, son esprit d’innovation dans l’e-mobilité, ainsi que sa forte expertise à la fois en systèmes matériels et logiciels.

Les piliers invisibles : 5 innovations méconnues qui font vivre l’énergie éolienne et solaire
Énergies renouvelables
22 août 2025
6 min
Engineers discussing renewable energy solutions with wind turbines in the background.

Imaginez-vous à l’aube dans le parc éolien d’une région reculée, les éoliennes tranchant l’air salé à des kilomètres de la ville la plus proche. Comment s’assurer que ces géants alimentent le réseau avec une énergie résiliente, jour après jour, qu’importe la météo ? La réponse n’est ni évidente, ni visible. Elle passe par un lien subtil : les accessoires de connexion qui maintiennent discrètement les différents composants du système.

Avec l’accélération de la transition vers les énergies propres, l’éolien et le solaire ne sont plus des contributeurs marginaux, mais deviennent rapidement l’épine dorsale de la transition vers le renouvelable.

 

Selon la dernière feuille de route Net Zero de l’AIE (2023), pour atteindre le zéro émission nette de CO2 dans le secteur de l’énergie, plus de 70 % des nouvelles capacités énergétiques doivent provenir de parcs éoliens et solaires d’ici à 2050.

Mais la mise à l’échelle pour atteindre cet objectif ne représente que la moitié de la bataille. S’assurer que les installations éoliennes et solaires fonctionnent de manière fiable à travers les océans, les déserts ou les montagnes est tout aussi vital.

Les parcs éoliens et solaires sont souvent construits dans les zones les plus rudes et reculées du monde. Une fois installés, leurs composants doivent fonctionner pendant plusieurs décennies avec un accès humain limité et une exposition constante au sel, au sable, à la chaleur et aux vibrations.

Alors que l’attention se concentre principalement sur les éoliennes et les panneaux électriques, les accessoires qui connectent chaque élément sont tout aussi critiques à la performance du système.

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Les accessoires : le lien critique pour la fiabilité des énergies renouvelables

Les accessoires de câbles (joints, terminaisons et connecteurs) sont essentiels à la fiabilité de l’énergie solaire et éolienne. D’ailleurs, jusqu’à un tiers des pannes dans ces énormes installations trouvent leur origine non pas dans les pales ou les panneaux, mais au niveau des connecteurs (WindEurope O&M Benchmarking, 2022).

C’est comme si un lacet défait pouvait stopper tout un marathon. L’impact pour le secteur ? Des milliards de pertes d’électricité, des pannes inattendues et des objectifs climatiques manqués qui nous impactent tous. Bien qu’invisibles, la performance de ces éléments de connexion vitaux a un impact direct sur la disponibilité du réseau, les coûts de maintenance et le retour sur investissement.

 

Comme tout système haute performance tel que l’aviation longue distance, les plates-formes pétrolières offshore ou l’exploration spatiale, les systèmes solaires et éoliens exigent des composants robustes, modulaires et diagnosticables à distance.

Dans un parc éolien ou solaire de taille industrielle, un maillon faible peut compromettre à lui seul toute l’intégrité du système et interrompre la fourniture d’énergie. C’est pourquoi les professionnels du secteur remplacent les accessoires passifs et standardisés par des systèmes de composants intelligents et sur mesure qui anticipent les risques de temps d’arrêt, prolongent la durée de vie de l’infrastructure et réduisent les coûts globaux d’exploitation.

Les 5 innovations en matière d’accessoires de réseau qui sous-tendent cette évolution sont : les connecteurs modulaires 145 kV pour les parcs éoliens offshore, les systèmes de câbles pré-assemblés pour les systèmes électriques de réseau, les composants à capteurs, les kits de câbles modulaires et les polymères et matériaux d’étanchéité haute performance.

Cinq accessoires innovants qui redéfinissent la fiabilité des parcs éoliens et fermes solaires.

1. Connecteurs compatibles offshore pour une résilience à haute tension

Les parcs éoliens offshore s’inscrivent dans un contexte unique : mouvement constant, air chargé en sel, besoins de transmission à haute tension. Les connecteurs conventionnels peuvent souffrir de la corrosion, se desserrer ou se dégrader avec le temps.

L’innovation : des connecteurs 145 kV compacts, modulaires, conçus pour des applications éoliennes offshore permettent une transmission plus efficiente en provenance d’éoliennes toujours plus puissantes. Leur design compact simplifie leur installation dans des environnements contraints tout en minimisant la charge de flexion sur l’équipement connecté tel que l’appareillage électrique ou le transformateur. Conçus pour une performance à long terme, ils présentent une forte résistance à la corrosion, aux vibrations et à la pression. Ils sont ainsi parfaitement adaptés aux conditions difficiles et exigeantes de l’environnement sous-marin et offshore.

Le résultat : moins de points de défaillance, des intervalles de maintenance plus longs et une meilleure sécurité là où les réparations non planifiées sont difficiles et coûteuses.

2. Systèmes de câbles pré-connectés qui minimisent les erreurs humaines

Dans les zones reculées et à haut risque, chaque heure passée sur une installation électrique augmente l’exposition et les coûts. Les techniciens réseaux souffrent souvent de fortes fatigues et les erreurs d’installation telles que la surtension ou un mauvais alignement risquent de compromettre la performance à long terme.

L’ innovation : des systèmes de câbles assemblés, testés et pré-connectés en usine réduisent les besoins de manutention sur site, ce qui contribue à réduire les erreurs humaines et à accélérer l’installation dans les environnements difficiles.

Le résultat : une installation plus sûre et plus rapide et une meilleure fiabilité dès le premier jour, en particulier dans les environnements exigeants.

3. Accessoires équipés de capteurs pour détecter les défaillances avant qu’elles ne se matérialisent

Une défaillance au niveau d’un joint ou d’une terminaison est généralement invisible en début en raison de l’usure thermique, du stress mécanique, des vibrations et de l’humidité. Dans les parcs éoliens et solaires offshores, ces défaillances latentes peuvent passer inaperçues jusqu’à la panne.

L’innovation : des accessoires équipés de capteurs embarqués qui suivent les conditions internes telles que la température et le niveau d’isolation. Les données produites par le capteur sont directement intégrées grâce aux systèmes de contrôle et d’acquisition de données (SCADA) et aux plannings d’opérations et maintenance (O&M) prédictives qui permettent de faire un suivi intelligent ainsi que des diagnostics pertinents. Ørsted, leader mondial de l’éolien offshore et une des plus grandes entreprises d’énergies renouvelables au monde, intègre le diagnostic et le suivi de la performance des câbles à ses sous-station offshore afin de contribuer à la détection précoce des défaillances et limiter les arrêts non planifiés.

Le résultat : les problèmes sont détectés plus tôt, ce qui permet d’organiser une maintenance préventive à la place d’une réparation réactive. Ceci réduit de manière significative les temps d’arrêt et aide les opérateurs à passer à une gestion des actifs 100 % numérique et adaptée aux conditions.

4. Kits de connecteurs modulaires adaptés aux spécificités du site

Chaque parc éolien ou solaire a sa propre configuration. Les variations de terrain, les contraintes liées à l’agencement et la taille du projet sont des facteurs à prendre en compte dans la planification et l’installation des accessoires de câbles.

L’innovation : des kits de connecteurs modulaires adaptés aux spécificités du site contribuent aujourd’hui à réduire les erreurs et les retards sur les projets de renouvelable à grande échelle. Chaque parc éolien ou solaire présente ses propres contraintes (variations de terrain, espacement des équipements, géométrie de l’agencement) qui peuvent compliquer l’installation sur site. Afin de rationnaliser ce processus, des outils de modélisation système sont utilisés en amont pour concevoir des kits personnalisés de connecteurs pré-assemblés, adaptés aux spécificités physiques et au tracé de câble de chaque site.

Le résultat : cette approche modulaire, inspirée des pratiques utilisées dans les projets éoliens offshore et les grandes fermes solaires garantit une installation plus sûre et plus fiable, en particulier dans les environnements reculés et difficiles d’accès où le temps des techniciens est limité et ou les reprises sont coûteuses.

5. Matériaux résistant à plusieurs décennies de stress environnemental

L’exposition aux ultraviolets, au sel, au sable, à l’humidité, aux températures élevées et au cyclage thermique fait partie des dures réalités auxquelles sont confrontées les installations solaires.

L’innovation : des polymères haute performance (comme le matériau EPDM) et des matériaux de terminaison qui résistent à l’abrasion, aux variations de températures extrêmes et à l’usure à long terme. Ces composants sont conçus pour garder leur intégrité dans des conditions environnementales difficiles, qu’ils soient enterrés, exposés ou immergés.

Le résultat : des accessoires qui résistent à des années d’exposition sans se dégrader, contribuant ainsi à la stabilité du système sur la durée. Les développeurs d’éolien offshore utilisent aujourd’hui des systèmes de jonction qui résistent aux vibrations pour prolonger la durée de vie des accessoires dans un des environnements les plus hostiles. Les installations de production d’énergies renouvelables sont construites sur des terrains toujours plus extrêmes et confrontés aux aléas climatiques. Face à cette expansion, pouvoir compter sur des matériaux résistants et durable s’avère être crucial pour la performance et le retour sur investissement.

Des accessoires innovants pour une énergie éolienne et solaire plus résiliente demain

L’éolien et le solaire sont les deux piliers du mix énergétique global. Les accessoires connecteurs doivent donc évoluer afin de proposer des composants adaptés aux environnements extrêmes. Les innovations technologiques transforment ces accessoires autrefois passifs en solutions intelligentes, sur mesure et durables pour améliorer la fiabilité de tout le système et la rentabilité des parcs éoliens et solaires de grande taille.

Les accessoires connectés, équipés d’outils de diagnostics, connectés aux systèmes SCADA et optimisés grâce à une modélisation système aident les opérateurs à répondre aux attentes en termes de performance tout en gérant les coûts et les risques.

Dans les systèmes d’énergie décentralisés, même le plus petit composant a une grande responsabilité. Nexans fait figure de chef de file dans le développement d’accessoires innovants qui assurent une alimentation électrique ininterrompue et renforcent la fiabilité du système dans des environnements exigeants. En se concentrant sur un design robuste, des capteurs embarqués et une configuration basée sur une modélisation système, Nexans s’assure que ces connexions discrètes restent fiables, contribuant ainsi à la résilience des installations solaires et éoliennes.

 

Photo of Samuel Griot

Auteurs

Samuel Griot a rejoint Nexans en 2021 en tant que responsable du département d’ingénierie électrique au sein de Nexans Innovation. Il y dirige une équipe d’experts développant de nouvelles solutions innovantes pour les applications basse, moyenne et haute tension afin de répondre aux besoins futurs des réseaux électriques. Début 2025, il a été nommé Directeur des Solutions d’Innovation pour la Division Marché Réseaux d’Énergie. Il possède une solide expérience en architecture de réseaux électriques et en appareillage de commutation. Il est titulaire d’un Master en génie électrique de l’INSA de Lyon, France.

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Johan Burnier est Business Development Manager dans le domaine des énergies renouvelables chez Nexans, basé à Paris, en France. Fort de plus de 12 ans d’expérience dans le secteur de l’énergie, Johan a évolué après six années enrichissantes en gestion de projets internationaux, au cours desquelles il a travaillé sur des contrats EPC à Dubaï et en Écosse, vers un rôle commercial B2B. Il est spécialisé dans les accessoires 72 kV pour les applications des parcs éoliens offshore, avec un focus sur l’analyse de marché, la définition des canaux de vente et la gestion des relations clients à l’international.

Avant d’occuper son poste actuel, Johan a été chef de projet pour des systèmes de câbles d’export à terre, notamment sur le projet de parc éolien offshore BEATRICE, une opération internationale représentant un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros. Il a également acquis une solide expérience internationale en tant qu’ingénieur projet VIE à Dubaï, travaillant sur des circuits électriques souterrains en 400 kV. Johan est diplômé de l’école d’ingénieurs ECAM LaSalle.

 

Accessoires intelligents : vers des réseaux électriques plus fiables et plus performants
Électrification de demain
25 juillet 2025
7 min
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L’accélération inédite de l’électrification met à rude épreuve les réseaux électriques installés il y a plus de trente ans. Souvent obsolètes, ils peinent à faire face aux pics de demande prolongés tout en maintenant le niveau d’efficacité et de fiabilité attendus.

Dans ce contexte de plus en plus tendu, tous les maillons de la chaîne ont un rôle à jouer. Or, certains de ces composants essentiels (et vulnérables) sont largement méconnus.

 

Malgré toute l’attention dont on entoure les câbles et les transformateurs, les composants des réseaux électriques les plus négligés et enclins à connaître des défaillances sont ceux qui, dans l’ombre, assurent l’interconnexion des différentes parties.

Alors que plus de 70 % des pannes des réseaux de distribution ont lieu au niveau des jonctions, il est très difficile de mener leur inspection en raison du manque de faible visibilité.

Discrets mais essentiels, ces connecteurs enfouis à plusieurs mètres sous les rues ou au fond des océans contribuent au transport de l’électricité dans le plus grand anonymat. Toute panne peut entraîner des réparations onéreuses, de longues indisponibilités et des interruptions fréquentes des services. Ainsi, les opérateurs des réseaux font tout pour éviter cet effet domino et ses conséquences financières.

Pourquoi les pannes surviennent-elles au niveau de ces connexions ? Et surtout, comment les éviter ?

Les accessoires : une raison méconnue des pannes de réseau

Nous avons tendance à penser que les pannes des réseaux électriques sont dues à la défaillance des câbles ou des transformateurs, mais c’est rarement le cas. En réalité, les accessoires (connecteurs de câbles, jonctions et extrémités) sont à l’origine de l’immense majorité des pannes.

Au fil du temps, ces composants font l’objet de détériorations liées à la fatigue thermique, aux contraintes mécaniques, aux vibrations, à l’humidité et, dans de nombreux cas, à des pratiques d’installation inappropriées telles que le désalignement ou le serrage excessif. Or, comme nous le savons, il est très complexe de détecter l’emplacement précis d’une panne. En raison du manque de visibilité et de l’absence de données, les activités de dépannage coûtent du temps et de l’argent.

Ainsi, la réparation d’une panne sur un connecteur de câble MT se situe, en règle générale, entre 10 000 et 50 000 €.

 

Pannes des systèmes d’accessoires : trois raisons principales

Ces mécanismes de défaillance soulignent la part immense des risques opérationnels qu’endossent, dans les réseaux moyenne tension, ces accessoires aux dimensions pourtant négligeables. Le constat est d’autant plus frappant que leurs fonctions dépassent largement la question de la fiabilité. Ces mécanismes jouent aussi un rôle essentiel dans la performance, la sécurité et la préparation des réseaux électriques aux enjeux de demain.

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Les accessoires, un composant de plus en plus stratégique pour les réseaux modernes

Alimentation des méga centres de données, éclairage des villes, aide aux systèmes de transports : les accessoires jouent un rôle central dans de nombreux secteurs. Or les contraintes sont particulièrement élevées pour les composants les plus âgés, dont la plupart n’avaient pas été conçus pour faire face aux fréquentes hausses de la demande enregistrées à l’heure actuelle.

Selon le Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité (ENTSO-E), plus de 60 % des composants des réseaux d’Europe affichent plus de trente ans de service. Or, ces composants vieillissants sont censés contribuer à un approvisionnement électrique continu dans un environnement où toute indisponibilité est devenue inacceptable.

 

Les répercussions du vieillissement des composants sur les réseaux électriques

En Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas, jusqu’à 80 % des pannes enregistrées sur les câbles moyenne tension sont dues à des jonctions défaillantes, selon les chiffres des opérateurs nationaux (analyse Unareti des pannes de réseaux, 2022).

À l’instar du secteur des télécommunications, celui de l’énergie doit progressivement adopter la visibilité en temps réel, la maintenance prédictive et le diagnostic intelligent continu afin de répondre aux enjeux d’un réseau moderne.

Accessoires intelligents : des maillons faibles anonymes devenus des agents stratégiques de la résilience des réseaux électriques

Pour cibler ces vulnérabilités et moderniser les stratégies de maintenance des réseaux, les opérateurs misent sur les accessoires, qui se muent en composants intelligents.

Les accessoires tels que les jonctions et les connecteurs, aux dimensions modestes, sont souvent le maillon faible des infrastructures de réseau, une caractéristique accentuée par leur exposition à un environnement hostile. En outre, ils ont longtemps été considérés comme des composants passifs.

Depuis peu, le périmètre de leurs fonctions s’agrandit. Face au vieillissement des installations et au coût grandissant des coupures, ils se voient doter d’une intelligence qui contribue à la maintenance prédictive. Équipés de capteurs reliés à des plateformes de suivi, les accessoires intelligents actuels favorisent une détection précoce des pannes et livrent des données de performance en temps réel. Ces fonctionnalités permettent aux opérateurs de délaisser la maintenance réactive au profit d’une gestion proactive du réseau.

Les opérateurs ayant adopté ces technologies ont déjà fait part d’un raccourcissement perceptible de la durée des coupures et des interventions d’urgence, ainsi que d’une baisse du montant global des frais d’exploitation.

La technologie au cœur des accessoires intelligents

Si ces composants passifs ont pu devenir des accessoires intelligents, c’est grâce à des technologies de nouvelle génération. Ces innovations offrent aux opérateurs des capacités de visibilité en temps réel grâce auxquelles ils peuvent anticiper les pannes au lieu de devoir réagir une fois qu’elles sont survenues.

Pour répondre à ces attentes, les producteurs proposent désormais des systèmes d’accessoires plus avancés, parmi lesquels :

  • des jonctions, extrémités et connecteurs intelligents, dotés de capteurs embarqués permettant de mesurer la tension et la température, ainsi que de détecter les décharges partielles
  • des tableaux de bord prédictifs, capables de signaler des risques sur la base des données historiques et des informations en temps réel
  • une intégration parfaite avec les jumeaux numériques, les outils mobiles de diagnostic et les plateformes SCADA, offrant une visibilité globale du réseau.

Ensemble, ces technologies contribuent à la transition vers des stratégies de maintenance proactives et une optimisation du réseau fondée sur les données, permettant des diagnostics plus rapides, des analyses plus précises des causes fondamentales et moins de coupures inattendues.

Comment ces accessoires, autrefois passifs, sont-ils devenus intelligents ? Trois technologies sont au cœur de cette transformation qui contribue à une nouvelle stratégie de maintenance :

Les trois technologies novatrices qui équipent les accessoires intelligents

Répercussions concrètes : comment tirer le meilleur profit des accessoires intelligents

Les opérateurs qui ont opté pour des dispositifs équipés d’accessoires intelligents pour le diagnostic prédictif et la traçabilité des installations ont constaté des gains de performance très concrets :

  • Un opérateur nordique a vu ses délais de localisation des pannes divisés par huit (de 48 h à moins de 6 h), ce qui lui a permis de réaliser des économies considérables sur les frais d’interventions d’urgence et, par conséquent, de réduire ses frais d’exploitation.
  • Au Royaume-Uni, National Grid déploie des capteurs de décharge partielle et des capteurs thermiques sur ses systèmes de câblage moyenne et haute tension, pour réduire le nombre de coupures non planifiées et de conserver un indice SAIDI bas (rapport d’innovation de National Grid, 2022).
  • Alliander (Pays-Bas) déploie plus de 3 000 systèmes Smart Cable Guard (via un partenariat récent avec Nexans) sur son réseau moyenne tension afin de lutter contre le vieillissement des infrastructures et les risques de coupure.

Selon les données de terrain, chaque unité évite plus de 6 000 minutes annuelles de temps perdu par client, notamment grâce à une précision de la localisation des pannes portée à 1 % de la longueur des câbles. Les résultats très prometteurs des premiers tests soutiennent l’initiative d’Alliander visant à réduire les indices SAIFI et SAIDI sur son réseau moyenne tension de 40 000 km.

Une évolution stratégique dans la gestion du réseau

Grâce à la mutation des accessoires, ces composants passifs qui deviennent intelligents, les opérateurs peuvent repenser la gestion de leurs réseaux pour les préparer aux enjeux de demain. Les accessoires intelligents jouent désormais un rôle central dans l’amélioration de la fiabilité, l’extension de la durée de vie des composants et la réduction des frais d’exploitation.

Face au double défi du vieillissement des infrastructures et de l’accélération de l’électrification, ces solutions constituent un atout indispensable en matière de maintenance prédictive et de résilience du réseau. Elles offrent une avancée majeure, avec des systèmes autrefois statiques devenus des réseaux intelligents autosurveillés.

En proposant des systèmes d’accessoires intelligents avancés et un accompagnement tout au long du cycle de vie, Nexans contribue directement à ce changement de paradigme qui permet aux opérateurs d’anticiper, de suivre et d’optimiser leurs réseaux avec une précision et une confiance inédites.

Découvrez toute la gamme des accessoires Nexans

Photo of Samuel Griot

Auteurs

Samuel Griot a rejoint Nexans en 2021 en tant que responsable du département d’ingénierie électrique au sein de Nexans Innovation. Il y dirige une équipe d’experts développant de nouvelles solutions innovantes pour les applications basse, moyenne et haute tension afin de répondre aux besoins futurs des réseaux électriques. Début 2025, il a été nommé Directeur des Solutions d’Innovation pour la Division Marché Réseaux d’Énergie. Il possède une solide expérience en architecture de réseaux électriques et en appareillage de commutation. Il est titulaire d’un Master en génie électrique de l’INSA de Lyon, France.

Photo of Moussa Kafal

Moussa Kafal dirige le portefeuille Fiabilité du Réseau chez Nexans, menant le développement et le déploiement mondial de solutions avancées qui améliorent la performance, l’intégrité et la résilience des réseaux électriques. Titulaire d’un doctorat en ingénierie et un Executive Master d’HEC Paris, il allie une expertise technique approfondie à un sens stratégique pour accélérer la transformation des systèmes énergétiques. Moussa supervise des initiatives clés en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine et en APAC, positionnant Nexans comme un fournisseur de solutions de réseaux intelligents de premier plan dans un paysage d’infrastructure numérique en évolution rapide.

L’importance des formations certifiantes pour accélérer l’électrification
Électrification de demain
17 juillet 2025
6 min
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Du secteur aérospatial jusqu’à la production industrielle, les leaders d’aujourd’hui ne se contentent plus de fournir des produits. Ils deviennent des partenaires de long terme, présents à chaque étape du parcours client : conception, déploiement, diagnostic, assistance… et, de plus en plus, formation.

Dans tous les secteurs d’activité, l’éventail de services proposé aux clients est en pleine mutation. La formation est devenue pour les entreprises un facteur crucial de maîtrise des risques, une garantie d’exécution efficace sur le terrain, et un moyen privilégié pour tisser des liens de confiance avec tous les acteurs qui dépendent de leurs technologies.

La compétence, socle de l’expérience client

Dans de nombreux domaines, le niveau de performance dépend tout autant de la précision humaine que des avancées technologiques. Considérons les exemples suivants :

  • Dans l’aviation, les formations sur simulateur préparent les équipages à la gestion de scénarios complexes ;
  • Dans la production industrielle avancée, les outils de réalité augmentée accompagnent les opérateurs dans l’application de procédures critiques ;
  • Dans les services financiers, le coaching assisté par IA améliore la qualité des interactions avec les clients.

Ces approches témoignent de la conviction partagée que la qualité de l’expérience client n’est pas déterminée par la seule performance des produits, mais qu’elle dépend également de la capacité des utilisateurs à mettre ces produits en œuvre de manière correcte, constante, et sur l’ensemble de la chaîne de valeur, du début à la fin. Et cette montée en compétences est encore plus critique dans le secteur de l’énergie.

Le défi de l’électrification : la complexité et ses conséquences

À mesure que s’accélère la dynamique mondiale de décarbonation, l’électrification structure chaque jour davantage les systèmes énergétiques. Les réseaux électriques doivent aujourd’hui intégrer des énergies renouvelables et une production toujours plus décentralisée, entraînant des flux bidirectionnels et une production intermittente. Dans le même temps, les besoins augmentent avec le développement des véhicules électriques, des pompes à chaleur, de l’intelligence artificielle (et la construction associée de centres de données), et des industries électro-intensives.

Les réseaux doivent donc être modernisés et devenir plus intelligents. Ils doivent aussi gagner en résilience face aux événements climatiques extrêmes. Leur vulnérabilité face aux erreurs humaines lors des opérations d’installation est désormais plus critique que jamais.

D’après les estimations de l’ENTSO-E (Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité), les infrastructures énergétiques européennes sont constituées à 60 % de composants âgés de plus de 40 ans. Dans de telles circonstances, les marges d’erreur diminuent rapidement ; la moindre erreur d’installation peut saper la satisfaction client en fragilisant la fiabilité et la sécurité des systèmes, ce qui provoque des retards, des actions en garantie et des surcoûts d’exploitation à long terme.

Les chiffres sont éloquents :

  • L’installation incorrecte d’accessoires de câbles cause 400 millions d’euros de pertes annuelles en Europe ;
  • Les erreurs d’installation sont à l’origine de près de 50 % des défaillances d’accessoires de câbles moyenne tension ;
  • Aux Pays-Bas, 12,5 % des minutes comptabilisées dans le SAIDI (indice de durée moyenne des interruptions de service) sont directement imputables à ces problématiques.
    (Source : EA Technology, Jicable 2023 E1-4; Review of Medium-Voltage Asset Failure Investigations, 2018)

Il ne s’agit pas là de défauts de conception, mais de problèmes d’exécution, et ceux-ci ne sont pas une fatalité.

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L’importance cruciale de la formation (certifiante) pour l’électrification du monde

L’origine de ces difficultés se trouve notamment dans une pénurie mondiale de professionnels qualifiés, qui s’aggrave de jour en jour, et ce particulièrement dans le secteur des réseaux électriques. L’ensemble du secteur de l’énergie est confronté à des goulets d’étranglement qui limitent la disponibilité des techniciens qualifiés pour l’installation et la maintenance de systèmes électriques toujours plus complexes. Outre qu’elle ralentit les déploiements des systèmes, cette lacune de compétences nuit également à leur sécurité et à leur performance sur le long terme. Dans de nombreux pays, et notamment dans les territoires les plus dynamiques en matière d’électrification, le manque d’équipes certifiées met directement en péril les objectifs de développement des infrastructures. Le constat est sans appel : pour avancées qu’elles soient, toutes les technologies demeurent fragiles à défaut d’un accès généralisé à des formations certifiantes.

Ces certifications doivent souvent faire l’objet d’une homologation nationale officielle. En France par exemple, l’accréditation Cofrac™ ou la marque Qualiopi™ attestent que les formations visées respectent les normes en vigueur et qu’elles seront largement reconnues sur le marché. En plus de valider la qualité des formations, ces labels constituent avant tout un véritable permis d’exercer pour les installateurs réseaux, tout en favorisant la mobilité professionnelle et l’imputabilité technique sur les infrastructures électriques.

La formation permet aussi de résorber les écarts entre les systèmes tels qu’ils ont été conçus, et leur mise en œuvre concrète. Elle remplit ainsi trois fonctions notables dans les infrastructures énergétiques d’aujourd’hui : la transmission des savoirs techniques critiques et la maîtrise des bons gestes, l’amélioration de la précision et de la rapidité d’exécution, et la diffusion d’une culture de la responsabilité et de l’excellence.

Des effets quantifiables sur le terrain

Une récente campagne d’évaluation interne des performances a montré que les équipes ayant suivi des programmes de formation structurés affichent :

  • Une baisse de 58 % du taux de défaillance des accessoires de câbles moyenne tension ;
  • Une vitesse d’installation 25 % supérieure ;
  • Un indice de satisfaction client de 97 %
    (Source : Nexans Internal Impact Study, 2024)

Ces améliorations ne sont pas simplement théoriques. Elles ont une incidence directe sur la résilience des réseaux, la planification budgétaire, ma satisfaction et la confiance du client.

Former pour moderniser et étendre les réseaux

À mesure que les réseaux gagnent en complexité, les formations doivent s’adapter aux nouvelles réalités. Cela inclut, notamment pour Nexans :

  • Des exercices pratiques d’installation avec les accessoires effectivement mis en œuvre sur le terrain ;
  • Des certifications attestant non seulement les connaissances théoriques, mais également les performances pratiques ;
  • Des mesures de décharge partielle et des et essais de tenue diélectrique en CA sur les échantillons assemblés pendant la formation ;
  • Différentes versions linguistiques et des ajustements localisés ;
  • Des programmes portant sur les applications basse, moyenne et haute tension, y compris pour les énergies renouvelables.

Les formations actuelles sont bien éloignées des cours magistraux et statiques jadis dispensés dans des salles de classe. Elles se veulent techniques, personnalisées, et alignées sur des objectifs opérationnels. Dans la plupart des cas, elles délivrent également les certifications requises pour exploiter et sécuriser les installations dans le respect des normes techniques en vigueur.

Un exemple concret : les services de formation certifiante de Nexans

Afin de répondre à la demande croissante d’équipes qualifiées d’installation et de maintenance, ainsi qu’à la pénurie généralisée de techniciens certifiés, Nexans a déployé à l’échelle mondiale un programme de formation complet et structuré. Ce programme est conçu pour traiter toute la diversité et la complexité réelles des projets d’électrification ; il est dispensé par une équipe dédiée de 25 formateurs et experts présents partout dans le monde (y compris aux Etats-Unis et en Amérique latine), dans un réseau de huit centres de formation répartis principalement en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie-Pacifique et en Europe, y compris en France et dans les DOM-TOM.

Au cours de la seule année 2024, plus de 2800 professionnels ont participé à ces sessions de formation portant sur plus de 15 niveaux de tension et types d’accessoires, et présentées dans sept versions linguistiques. Les contenus couvrent les systèmes basse, moyenne et haute tension ainsi que leurs applications aux énergies renouvelables, et des modules adaptables sont disponibles sur demande pour approfondir les différentes phases des projets.

Chaque session associe les savoirs techniques théoriques à des exercices pratiques et concrets. Les échantillons installés sont testés en conditions réelles avec des protocoles de mesure des décharges partielles et des essais de rigidité diélectrique, et les certifications délivrées n’attestent pas simplement que la formation a été suivie, mais que les compétences requises ont effectivement été démontrées.

Une assistance digitale à distance

Dans les projets complexes, la fiabilité est parfois telle que la simple formation des installateurs ne suffit pas : la supervision directe de l’installation devient le meilleur moyen de garantir une exécution optimale. Cette assistance peut être assurée par un expert technique sur site, ou, dans le cas de projets isolés, grâce à des outils de réalité mixte.

C’est là que des dispositifs comme le Microsoft HoloLens 2 interviennent : ces casques permettent à un expert distant de guider un technicien en temps réel, via des superpositions visuelles et des communications en direct.

Chez Nexans, ces solutions de réalité mixte sont intégrées directement dans les sessions de formation et les services d’assistance à distance. Elles permettent aux installateurs de bénéficier d’une aide immédiate, mains libres, sur le terrain — optimisant la qualité d’installation et la réussite des projets, y compris dans des sites isolés comme les parcs éoliens offshore ou les sous-stations rurales.

Le succès de l’électrification dans le monde repose non seulement sur des systèmes intelligents, mais surtout sur des professionnels qualifiés, capables de les installer et de les exploiter. La formation leur donne les compétences et la confiance nécessaires pour assurer fiabilité, sécurité et régularité sur les réseaux électriques.

Au-delà d’atténuer l’exposition des entreprises aux risques techniques, l’investissement dans la formation leur permet de cultiver des liens de confiance, d’améliorer les performances, et de redéfinir les attendus de l’expérience client. Dans notre trajectoire commune vers un avenir énergétique durable, toutes les connexions passent encore par l’expertise humaine.

En tant qu’acteur innovant de la filière électrification, Nexans continue de développer des solutions de formation et de supervision avancées, contribuant à construire les réseaux de demain.

 

Découvrez nos formations certifiantes sur la page dédiée “Skills Power”

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Auteur

Laurent Keromnes, diplômé de l’ENSCPB Bordeaux en 1997 (physique et chimie), a débuté sa carrière en tant qu’ingénieur chimiste chez Arkema, une entreprise chimique française. Il y a passé près de 11 ans à développer des mousses PVC, puis des peroxydes organiques destinés à la réticulation des polymères.

Depuis 2011, il travaille chez Nexans (fabricant de câbles) où il s’occupe du développement de câbles. Après 5 ans au centre de recherche, il a changé de poste au sein de l’entreprise pour devenir ingénieur en développement commercial pour les câbles enterrés dans les réseaux électriques. Il participe à la normalisation en tant que membre du TC20 à l’AFNOR et membre de plusieurs comités techniques pour les câbles au SYCABEL français.

Depuis début 2024, il est responsable des centres de formation Nexans impliqués dans l’installation d’accessoires moyenne tension (MT) pour la division Power Grid Business.

Redonner vie aux réseaux électriques : un levier clé pour la transition énergétique
Électrification de demain
05 mai 2025
5 min
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Imaginez un gigantesque réseau d’artères invisibles ou suspendues, fait de cuivre, d’aluminium et d’innovation. Un réseau si essentiel qu’il soutient, en silence, l’énergie de nos villes, de nos industries et de nos vies.

Depuis des décennies, ces infrastructures accompagnent l’urbanisation, la croissance économique et la transformation de nos modes de vie.

Pourtant, conçues pour un monde plus centralisé et prévisible, elles doivent aujourd’hui relever un défi sans précédent : s’adapter à un futur plus électrique, plus renouvelable, plus résilient.

Comment moderniser ces réseaux, devenus les veines vitales d’une société en pleine mutation ? Et si la réponse n’était pas de tout reconstruire, mais de mieux valoriser ce que nous avons déjà ?

Pourquoi il faut moderniser les réseaux existants

Nos réseaux électriques sont les témoins silencieux de l’urbanisation, de la croissance économique et des mutations profondes de nos modes de vie. Mais ils ont été conçus pour un monde bien différent : un monde centralisé, moins électrifié, et surtout beaucoup plus prévisible.

Aujourd’hui, ces infrastructures doivent relever des défis inédits. Elles doivent absorber la montée en puissance des énergies renouvelables, soutenir l’essor de la mobilité électrique, s’adapter à l’autoconsommation croissante et aux exigences de flexibilité énergétique. Elles doivent aussi gagner en résilience pour faire face à des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents.

Le saviez-vous ?

  • L’âge moyen des réseaux en Europe et en Amérique du Nord dépasse souvent 40 ans.
  • Les coupures dues aux phénomènes météorologiques extrêmes ont été multipliées par six en dix ans.
  • L’Agence Internationale de l’Énergie estime que 600 milliards de dollars par an devront être investis dans les réseaux d’ici 2040 (source : IEA report “Electricity Grids and Secure Energy Transitions” (october 2023).
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Moderniser sans tout reconstruire : une stratégie gagnante

Dans ce contexte, faut-il raser pour mieux reconstruire ? Pas forcément. La solution réside souvent dans une approche plus sobre, plus rapide et plus durable : renforcer, optimiser et adapter l’existant

Cette stratégie présente de nombreux avantages. Elle permet de réduire les délais de mise en œuvre, de limiter les perturbations pour les riverains, de mieux maîtriser les coûts, tout en diminuant l’empreinte carbone des chantiers.

Comment moderniser efficacement ?

Grâce à plusieurs leviers techniques :

  • Renforcer les câbles critiques ;
  • Intégrer des capteurs intelligents pour détecter les faiblesses avant qu’elles ne deviennent des pannes ;
  • Reconfigurer les flux énergétiques pour éviter les saturations ;
  • Utiliser des matériaux recyclés ou bas carbone, comme des polymères techniques ou des métaux revalorisés.

Voici en exemple concret : en Europe, plusieurs projets pilotes ont modernisé des portions vieillissantes du réseau sans devoir les démanteler :

  • ajout d’équipements connectés,
  • maintenance prédictive,
  • optimisation des infrastructures existantes.

Résultat : des réseaux plus performants et plus résilients, sans tout reconstruire.

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Faire du réseau existant un trésor circulaire

Et si nos anciens réseaux devenaient une ressource d’avenir ? Moderniser, c’est aussi apprendre à valoriser l’existant. Les câbles de cuivre et d’aluminium peuvent être récupérés et réutilisés après traitement, les matériaux réinjectés dans de nouveaux projets, et des modules de pilotage intelligent installés pour prolonger la durée de vie des infrastructures. Une logique circulaire qui donne une seconde vie aux réseaux et contribue à une électrification plus responsable.

À retenir :

  • 15 % de la demande mondiale en cuivre et aluminium pourraient ne pas être couverts d’ici 2030.
  • La circularité des matériaux devient une priorité pour limiter l’extraction de nouvelles ressources.

En donnant une seconde vie aux réseaux, nous préservons les ressources naturelles et réduisons l’empreinte environnementale des nouvelles infrastructures.

Une vision portée à ChangeNOW

Discussion lors d'un événement avec intervenants et public, décor végétal en arrière-plan.

Cette approche a été au cœur du débat lors de ChangeNOW 2025, avec une conférence dédiée : “Circular Economy – Today’s Waste is Tomorrow’s Growth”, réunissant David Grall, VP Sustainability & Corporate Transformation chez Nexans, et Xavier Mathieu, VP Metallurgy chez Nexans.

Ils ont présenté des solutions concrètes pour :

  • Réduire l’impact environnemental sur le cycle de vie des matériaux ;
  • Intégrer pleinement l’économie circulaire dans l’infrastructure énergétique.

Mieux faire avec ce que nous avons

Optimiser sans surconsommer. Transformer sans tout reconstruire.

C’est là toute l’ambition d’une transition énergétique réussie : rendre nos réseaux plus robustes, adaptables et sobres.

Dans un monde où 80 % de l’énergie produite sera renouvelable d’ici 2050, moderniser nos infrastructures existantes est une nécessité stratégique.

Il ne s’agit pas de renoncer à l’innovation, mais de l’appliquer là où elle a le plus d’impact. C’est agir maintenant pour construire un avenir plus durable.

En résumé

Moderniser nos réseaux, c’est renforcer la résilience énergétique,

C’est réduire notre impact environnemental,

C’est accélérer la transition vers un monde électrifié… sans repartir de zéro.

 

Sources : 
McKinsey, Eurelectric, AIE + Electric Disturbance Events report
IEA report “Electricity Grids and Secure Energy Transitions” (october 2023)

Alimenter le monde du numérique : le rôle crucial des câbles dans les data centers
Électrification de demain
05 février 2025
6 min
Powering the digital world

Imaginez une métropole en pleine effervescence, où les données circulent avec la même intensité que le trafic automobile des grandes artères routières. C’est à cela que ressemblent les data centers contemporains qui palpitent au cœur de notre économie numérique : leurs pulsations vitales irriguent tout à la fois vos plateformes de streaming préférées, et les outils d’IA qui révolutionnent tant de secteurs d’activité.

Or sous cette apparence lisse d’efficacité, un élément critique de ces systèmes passe souvent inaperçu : les câbles d’alimentation, véritable épine dorsale des data centers, qui assurent sans faillir la circulation de l’énergie afin d’alimenter notre monde connecté.

Les câbles électriques sont bien davantage que de simples composants fonctionnels. Comme nous le verrons, ce sont des actifs stratégiques qui façonnent l’avenir de nos sociétés numériques.

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Bien plus que du métal : le rôle crucial des câbles

Voyons cela de plus près.

L’alimentation électrique continue de ces systèmes complexes est assurée par trois sous-ensembles de câbles :

  • Les câbles basse tension (BT) relient entre eux les différents équipements internes des data centers, garantissant ainsi le bon fonctionnement des installations ;
  • Les câbles moyenne tension (MT) raccordent les data centers au réseau électrique ou à des générateurs de secours. Les câbles MT peuvent transporter des charges plus élevées avec une parfaite fiabilité ;
  • Les câbles haute tension (HT) sont plus adaptés pour des installations de grande envergure. Ils transportent des puissances considérables sur de longues distances, tout en préservant l’intégrité et le niveau de performance des systèmes.

À première vue, les câbles peuvent apparaître comme des pièces insignifiantes du puzzle, mais leur incidence est énorme.

Bien qu’ils ne représentent que 2 % à 2,5 % du coût total de construction d’un data center, leur importance dépasse très largement cette mesure. Des études ont établi que les défaillances électriques sont l’une des principales causes d’interruption de service dans les data centers, les systèmes d’alimentation sans interruption (ASI) étant l’un des premiers équipements concernés.

De telles interruptions de service entraînent des répercussions financières significatives :

  • Le coût moyen d’une interruption non programmée dans un data center s’élève à près de 7900 $ par minute, soit plus de 690 000 $ pour un incident d’une durée moyenne de 86 minutes.
  • Plus de 60 % des défaillances dans les data centers provoquent des pertes financières supérieures à 100 000 $, et la part des interruptions de service entraînant des coûts de plus de 1 M$ est passée de 11 % en 2019 à 15 % en 2022.
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Ces chiffres édifiants témoignent de l’intérêt qu’il y a à investir dans des câbles électriques de haute qualité. La fiabilité et l’intégrité de ces câbles sont des facteurs déterminants de réduction du risque de défaillance ; de ce fait, le fonctionnement normal et la performance financière des data centers y sont étroitement liés.

Outre leur coût financier direct, les interruptions de service peuvent aussi entraîner des dommages réputationnels, une atteinte à la confiance des clients, et des manquements à la conformité réglementaire.

Ainsi, l’investissement dans des câbles électriques de qualité ne se limite pas à la prévention d’interruptions coûteuses : il consolide toute la trame de notre monde numérique.

Nexans : façonner l’avenir des câbles dans les data centers

La technologie des câbles est en perpétuelle évolution, et les dernières avancées dans des domaines clés tels que la sécurité incendie, l’efficacité énergétique et la durabilité s’apprêtent à révolutionner l’infrastructure des data centers.

Voici 4 innovations de rupture portées par Nexans :

1. Câbles bas carbone :

Nexans s’engage à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en proposant des câbles bas carbone fabriqués à partir de matériaux recyclés, dont 50 % de plastique recyclé et d’aluminium bas carbone. Nous poursuivons un objectif de 30 % de cuivre recyclé dans nos câbles à l’horizon 2030.

La fabrication des câbles bas carbone de Nexans émet 35 % à 50 % moins de gaz à effet de serre que les câbles traditionnels, aidant ainsi les data centers à atteindre leurs propres objectifs environnementaux.

2. Technologies de sécurité incendie :

Les data centers abritent une forte densité d’équipements, et de ce fait le risque d’incendie y est une préoccupation majeure. Les défauts électriques et les installations obsolètes sont à l’origine de plus de 25 % des incendies de bâtiments en Europe, et provoquent près de 25 Mds€ de dégâts chaque année.

Pour renforcer la sécurité et la fiabilité, Nexans propose une gamme de câbles de sécurité incendie conformes aux réglementations internationales les plus exigeantes. Les câbles à faible risque incendie de Nexans intègrent des technologies visant à limiter la propagation du feu et l’émission de fumées corrosives, tandis que nos câbles résistants au feu sont conçus pour maintenir l’intégrité des circuits, garantissant ainsi le fonctionnement des systèmes de sécurité critiques même sous des températures extrêmes.

Smart monitoring systems

3. Systèmes de surveillance intelligents :

Nexans met en œuvre des technologies avancées de surveillance en temps réel afin de détecter les défauts, de prédire les besoins de maintenance, et d’optimiser les performances. Ces technologies mobilisent l’analyse avancée des données pour améliorer la fiabilité des systèmes et minimiser leurs temps d’arrêt.

  • Détection avancée des défauts : en localisant les défauts avec précision, nos solutions de surveillance limitent le volume de tests et d’interventions sur le terrain pour une meilleure efficacité opérationnelle.
  • Maintenance préventive : associés aux systèmes de surveillance en ligne, les algorithmes avancés sont à même de prédire les besoins futurs de maintenance et de programmer des interventions avant même que les défauts ne surviennent, ce qui réduit le coût des réparations et atténue le risque d’interruptions de service imprévues.

4. Câbles supraconducteurs :

Nexans met en œuvre depuis plus de 30 ans des solutions de supraconducteurs qui maximisent la capacité et l’efficacité des raccordements.

Tout à la fois puissants et compacts, ces câbles sont parfaitement adaptés à l’implantation de data centers dans des environnements urbains, où la satisfaction de leurs besoins énergétiques se heurte à des contraintes dimensionnelles fortes. Leurs caractéristiques leur permettent de transporter des charges plus élevées en moyenne tension, évitant de lourdes refontes des infrastructures.

Aux avant-postes de ces percées technologiques, Nexans propose une gamme complète de câbles basse, moyenne et haute tension conçus pour répondre à tout l’éventail de besoins des data centers.

Un avenir durable impulsé par l’innovation

Les câbles électriques sont bien plus que du métal.

Leur importance au sein des data centers dépasse largement leur fonctionnalité première : ils jouent un rôle crucial pour garantir la fiabilité des installations, améliorer leur efficacité et renforcer leur durabilité. Tandis que les data centers montent en puissance afin de satisfaire les besoins d’un monde numérisé, l’innovation en matière de câbles est un rouage essentiel de progrès.

Depuis les technologies de sécurité incendie jusqu’aux matériaux bas carbone, aux supraconducteurs ou aux systèmes de surveillance intelligents, les innovations qui font les câbles d’aujourd’hui dessinent aussi le paysage digital résilient de demain.

Chez Nexans, nous sommes fiers de fournir aux data centers les solutions de pointe qui répondent aux défis immédiats tout en ouvrant sur les opportunités futures.

Ensemble, nous construisons un avenir plus connecté et plus durable — un câble à la fois.

Au coeur de l’électrification : les ouvriers
Visages de l’énergie
18 novembre 2024
5 min
The vital role of workers in electrification

Quel est le point commun entre les voies ferrées, les équipements médicaux de pointe, les appareils électroménagers, et les réseaux électriques ? Les ouvriers qui les produisent. C’est grâce à leur travail et leur savoir-faire qu’existent ces équipements et infrastructures qui ont révolutionné nos modes de vie au quotidien.

Le métier d’ouvrier existe dans nos sociétés modernes depuis la révolution industrielle. Si on a plus souvent souligné les difficultés et les injustices auxquelles les ouvriers ont été historiquement confrontés, il est important de mettre en lumière leur rôle indispensable dans les progrès et les accomplissements de l’humanité.

Au fil du temps, l’histoire a transformé les ouvriers, tout comme ils ont transformé l’histoire, notamment à travers les profondes mutations sociales et techniques qu’ils ont vécues. De la construction des chemins de fer au voyage spatial, et de la construction des barrages hydroélectriques à l’électrification durable des sociétés, les grandes réalisations humaines ont été depuis trois siècles, et seront encore demain, rendues possibles par la valeur de leur travail

Des métiers en profonde mutation

Faisons un rapide retour en arrière. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la place des ouvriers dans nos sociétés a connu des transformations radicales, à la fois quantitatives et qualitatives :

  • Leur nombre a fortement diminué. Aux Etats-Unis par exemple, ils représentaient 25% des travailleurs en 1960, un chiffre depuis tombé à environ 8,5% en 2017, selon le Bureau of Labor Statistics (BLS) américain. Cette forte diminution a même amené certains intellectuels et politiques à imaginer des sociétés entièrement désindustrialisées et sans ouvriers, comme l’ancien secrétaire au travail des Etats-Unis Robert Reich qui décrivait dans son livre “The Work of Nations” en 1991 un avenir où l’économie américaine devenait une “économie de service” où la production industrielle serait très largement délocalisée. Pourtant, on reconnaît désormais l’importance de conserver des industries actives et implantées localement. L’heure est à la réindustrialisation, et donc, à la réhabilitation du rôle essentiel des ouvriers.
  • La nature-même des tâches a changé. Ce sont des métiers toujours plus techniques et complexes. L’ouvrier spécialisé dans une tâche unique et répétitive a laissé place à un travailleur polyvalent, détenteur de savoir-faire uniques, développés dans le cadre de son activité et lors de nombreuses formations poussées.

Ces évolutions s’accompagnent d’une attention croissante portée à leur sécurité. Plus question d’accepter silencieusement les accidents de travail comme étant inévitables : l’heure est au respect de la santé et du bien-être, et les industriels se donnent désormais pour objectif le Zéro Accident.

Worker safety is paramount

La sécurité avant tout

La sécurité des ouvriers est primordiale, surtout dans le secteur de l’énergie, où les risques peuvent être particulièrement élevés et les possibilités d’accidents nombreuses. Pour minimiser ces dangers, les industriels ont mis en place des stratégies globales, incluant l’aménagement sécurisé des usines et des machines. Toutefois ça ne suffit pas : des règles de sécurité strictes et une formation continue des ouvriers sont également indispensables. En effet, la connaissance des risques et des bonnes pratiques est la première étape pour prévenir efficacement les accidents, tout comme l’exemplarité à tous les niveaux de la chaîne.

Les dojos sécurité

La sécurité des ouvriers, qui représentent 65% des employés du groupe Nexans, est une priorité absolue.
Prenons pour preuve l’ouverture sur les sites de Nexans de “dojos sécurité”. Ces “dojos”, terme emprunté aux arts martiaux, désignent ici des espaces spécialement aménagés pour l’apprentissage et la pratique des règles de sécurité au sein de l’usine. Ils ont pour objectif de sensibiliser et former non seulement les employés, mais aussi les intervenants extérieurs, aux bonnes pratiques en matière de sécurité, notamment les Safety Golden Rules (règles d’or de la sécurité). Chaque mois, différents thèmes y sont abordés, et des activités sont proposées pour développer chez tous les ouvriers une véritable culture de la sécurité. L’un de ces dojos en Chine propose par exemple des compétitions pour tester de manière ludique les connaissances des règles et des bonnes pratiques. Un autre, au Qatar, illustre les 15 règles d’or avec des miniatures. Le dojo de Cobrecon, au Pérou, inauguré à l’occasion du premier Safety Day sur ce site, a réparti les ouvriers en deux groupes chargés de présenter l’un à l’autre ces mêmes règles d’or de manière complète. Et la liste est loin d’être exhaustive : les dojos rivalisent d’inventivité pour former leurs équipes au question de sécurité.

Electrification would never have happened without workers

Les ouvriers au coeur de l’électrification d’hier et de demain

L’électrification ne pourrait progresser sans l’implication cruciale des ouvriers.. Or elle a été un pilier du développement économique et social depuis la fin du 19e siècle. Elle a permis l’industrialisation, l’amélioration des conditions de vie, et continue aujourd’hui de jouer un rôle central dans la transition énergétique vers des sources renouvelables.

Cette dynamique se traduit par des chiffres frappants. En 2023, environ 16,2 millions de personnes travaillent dans le secteur des énergies renouvelables à travers le monde selon le Renewable Energy and Jobs – Annual Review 2024 récemment publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et l’Organisation internationale du travail (OIT). Une grande partie de ces emplois est liée à des rôles techniques et de maintenance, principalement occupés par des ouvriers. Une étude récente de 2022 par McKinsey estime qu’environ 1,1 million d’ouvriers supplémentaires seront nécessaires pour la seule construction de nouvelles centrales solaires et éoliennes, auxquels il faut ajouter 1,7 millions de travailleurs pour assurer leur fonctionnement et leur maintenance.
Les réseaux électriques à haute tension, qui transportent l’électricité sur de longues distances, s’étendent déjà sur plus de 10 millions de kilomètres dans le monde, et continuent de se développer rapidement avec le besoin croissant lié à la transition énergétique : les ouvriers sont et seront de plus en plus essentiels à la construction et à l’entretien de toutes ces infrastructures.

Electrification would never have happened without workers

Les ouvriers du câble : entre inventivité, collaboration et excellence

Alors que la demande en énergie propre augmente, le rôle des ouvriers dans la qualité et l’innovation devient plus essentiel que jamais. La technicité croissante des métiers ouvriers est particulièrement marquée dans le secteur électrique et notamment dans la production de câbles. En effet, ils transforment des matériaux bruts tels que le cuivre, l’aluminium et le caoutchouc, en ces objets toujours plus performants et à la pointe de la technologie que sont les câbles électriques. Bien que les centres de recherche jouent un rôle majeur dans le développement de nouvelles technologies, les ouvriers, grâce à leur expérience sur le terrain, sont souvent les premiers à proposer des améliorations pratiques aux procédés de fabrication. Cette collaboration entre théorie et pratique est essentielle pour maintenir une industrie électrique à la fois innovante et efficace. Avec la maîtrise de compétences uniques, et le goût du travail bien fait, on voit grandir parmi les ouvriers du câble une culture de l’excellence et une véritable fierté d’exercer ce métier.

 

Ouvrir les portes de l’usine

De nombreuses usines Nexans organisent des journées portes ouvertes, donnant l’occasion aux ouvriers de faire découvrir à leurs proches leur lieu de travail. Les participants peuvent participer à divers ateliers pour mieux comprendre le fonctionnement de l’usine, les produits qui y sont fabriqués, ainsi que la réalité et la complexité des métiers ouvriers. Ces activités touchent à différents sujets comme les dernières innovations, les règles de sécurité, le numérique, ou encore le recyclage. Certaines sont conçues spécifiquement pour les enfants, comme des livres de coloriage sur le thème de l’électricité ou des jeux pour rendre la science amusante. En mettant à l’honneur les ouvriers et leur travail, ces Family Days participent donc à la revalorisation du métier et à la fierté ressentie par les travailleurs de l’exercer.

Les tâches sont donc de plus en plus complexes, mais il n’y a “pas d’école pour fabriquer un câble”, comme le résume Franck, premier opérateur à l’usine Nexans de Jeumont en France dans une des vidéos de notre série “Our industrial legacy”. Ce savoir-faire unique est transmis par les plus expérimentés aux nouveaux venus, et il est sans cesse enrichi par les trouvailles des uns et des autres. La collaboration entre les ouvriers au sein d’une usine devient alors une clé pour atteindre performance et qualité. Il est donc d’autant plus important que les équipes soient soudées et impliquées dans la qualité de leur travail : avec la fierté et le goût de l’excellence vient l’envie de transmettre.

L’évolution du métier est par ailleurs aujourd’hui accélérée par la robotisation et la numérisation de l’industrie. Certaines tâches, souvent les plus répétitives et pénibles, disparaissent au profit de nouvelles, davantage tournées vers la supervision de machines, leur maintenance, l’optimisation des flux et des opérations, impliquant davantage de formations et l’acquisition de nouvelles compétences. A l’usine Nexans d’Autun, par exemple, les caristes – historiquement responsables de conduire les chariots de manutention – se sont mués en techniciens formés à la supervision des machines qui opèrent désormais le “MégaMag”, gigantesque lieu de stockage vertical automatisé. Un dispositif qui suscite l’admiration et la fierté d’Arnaud, technicien Supply Chain à Autun, qui le qualifie de “sensationnel” dans la vidéo “Our industrial legacy” de cette usine. Cette introduction d’une technologie toujours plus avancée dans les usines a pour conséquence un besoin de formation à ces nouveaux outils, permettant aux ouvriers concernés d’étendre d’autant la palette de leurs compétences.

Robotization and digitalization are now speeding up job transformation

Le cockpit, exemple d’organisation collaborative grâce à la digitalisation à Autun

Désignée comme le “vaisseau amiral” du groupe Nexans par Ludovic, technicien MPPI, l’usine d’Autun a été pionnière dans sa transformation digitale vers l’industrie 4.0. Au cœur de cette mutation se trouve le “cockpit”, une salle de contrôle parfaitement insonorisée, dotée de nombreux écrans tactiles permettant aux ouvriers de consulter toutes les informations cruciales en temps réel. Cet espace collaboratif, qui permet de travailler en toute sérénité, loin du bruit de l’usine, a rapidement conquis les travailleurs.

Workers’ jobs have changed significantly

Le métier d’ouvrier a bien changé. Véritables artisans de l’électrification, ces travailleurs jouent donc un rôle essentiel dans la production de câbles et le développement des infrastructures énergétiques. Leur expertise, leur capacité à innover sur le terrain, et leur engagement envers la qualité et l’excellence sont autant d’atouts qui permettent à notre société de progresser vers un avenir plus durable. Dans un monde où la technologie évolue rapidement, il est crucial de reconnaître la valeur de leur contribution, leur habilité à transmettre et de leur offrir un soutien constant. Les entreprises du secteur, en investissant dans la formation et la sécurité, et en préservant ces métiers essentiels, jouent un rôle fondamental dans cette reconnaissance.

En protégeant ces emplois, nous assurons non seulement la pérennité des patrimoines industriel, mais nous participons aussi activement à la construction d’un avenir où l’innovation et l’humain continuent d’aller de pair.

Électrification pilotée par l’IA : Façonner l’avenir d’un monde électrifié
Transformation digitale
08 novembre 2024
6 min
Worker, electrification, wind turbines, Nexans

L’électricité est la pierre angulaire de la société moderne, mais à mesure que notre monde devient plus interconnecté, la pression sur les réseaux électriques atteint des niveaux sans précédent. Comment garantir une alimentation stable dans un monde en pleine transformation numérique, confronté à l’urbanisation croissante et à la demande accrue en énergies renouvelables ? La réponse réside dans l’intelligence artificielle (IA) et les données en temps réel. Les réseaux électriques ne sont plus seulement des systèmes de câbles et de transformateurs : ils se transforment en réseaux intelligents, dynamiques et autorégulés.

Imaginez un réseau capable de prédire, de s’adapter et de s’optimiser, prenant des décisions plus vite que n’importe quel humain. Avec l’IA et la surveillance intelligente, cet avenir est déjà en train de se concrétiser.

Des informations en temps réel : Contrôler l’invisible

Au cœur de cette transformation se trouvent les systèmes de surveillance pilotés par IA. Ces systèmes, équipés de capteurs connectés de l’Internet des Objets (IoT), collectent en continu des données en temps réel sur les conditions de fonctionnement des réseaux et équipements, telles que la température, la tension et la charge. Dans un monde où chaque seconde compte, cette diffusion constante de données offre aux services publics une vue inégalée de la santé de leur infrastructure.

Voici ce que cela signifie concrètement  :

  • Au niveau micro, les algorithmes d’IA détectent et localisent les anomalies avec une précision extrême. Une ligne électrique en surchauffe dans une zone éloignée ou un transformateur en voie de défaillance peuvent désormais être identifiés et pris en charge avant de provoquer des pannes générales.
  • Au niveau macro, les algorithmes de machine learning analysent de vastes flux de données de tension et de courant, visualisant les points de tension émergents. Grâce à cette connaissance, les opérateurs peuvent équilibrer les charges en temps réel, prévenant les surcharges et garantissant que l’électricité parvienne là où elle est la plus nécessaire.

Ce nouveau niveau transforme la gestion des réseaux par les opérateurs. Plutôt que de réagir aux pannes, l’IA pourrait permettre aux équipes opérationnelles d’anticiper les problèmes, réduisant ainsi considérablement les temps d’arrêt et améliorant la fiabilité.

Efficacité à grande échelle : une approche plus intelligente de la distribution d’énergie

Pourquoi s’arrêter à la prédiction des pannes ? L’IA pourrait aussi transformer la distribution d’énergie. En analysant les données historiques et en prévoyant la demande future, on peut imaginer qu’à l’avenir, les modèles de machine learning optimiseront et équilibreront les flux d’électricité afin que celle-ci soit délivrée là où elle est le plus nécessaire, au coût le plus bas possible.

Ceci est particulièrement critique alors que les sources d’énergie renouvelable, telles que le solaire et l’éolien, deviennent une part plus importante du mix énergétique. Contrairement aux centrales électriques traditionnelles, les énergies renouvelables sont naturellement variables : les panneaux solaires ne produisent pas d’électricité la nuit, et les éoliennes ne tournent pas sans vent. Cependant, les logiciels de flexibilité et de gestion de la demande pilotés par IA peuvent anticiper ces fluctuations et ajuster les opérations en conséquence, garantissant que l’éclairage reste assuré quelles que soient les conditions.

Manufacturing in the era of industry 4.0

La fabrication à l’ère de l’Industrie 4.0

Au-delà du réseau lui-même, l’industrie de l’électrification connaît une transformation plus large grâce à l’Industrie 4.0. Les processus de fabrication traditionnels sont révolutionnés par l’IA, les systèmes cyber-physiques et les dispositifs IoT. Les usines intelligentes utilisent désormais l’IA pour détecter des schémas dans la production, réduire les déchets et optimiser les processus, rendant la chaîne d’approvisionnement plus efficace dans son ensemble.

Par exemple, les systèmes d’IA numérisent les documents et processus hérités, préservant les connaissances historiques tout en les modernisant. Cette fusion entre expérience passée et technologie de pointe permet aux fabricants d’innover sans perdre de vue les leçons précieuses du passé. La fabrication intelligente ne se limite pas à l’automatisation ; elle repose sur des prises de décision intelligentes qui améliorent la qualité de production et l’efficacité opérationnelle.

Ces progrès ne sont pas seulement théoriques. Ils redéfinissent déjà la production des composants électriques, rendant toute la chaîne d’approvisionnement plus intelligente, plus rapide et plus durable. Dans un futur proche, nous verrons des usines totalement automatisées fonctionnant avec une intervention humaine minimale, s’appuyant sur l’IA pour prendre des décisions en temps réel.

Une feuille de route vers l’avenir : comment l’IA alimente déjà l’électrification?

Un avenir électrifié durable n’est pas une vision lointaine – il est en construction dès aujourd’hui, et la récente explosion des technologies d’IA a déjà permis à Nexans de lancer des innovations transformant des opportunités en réussites concrètes pour de nombreux acteurs de la chaîne de valeur de l’électrification :

  • Les opérateurs de réseau peuvent désormais construire en quelques semaines des répliques numériques de leur réseau physique à partir de sources de données historiques incomplètes ou souvent inexactes. Les algorithmes d’IA et de machine learning créent des modèles de connectivité d’actifs extrêmement précis, permettant la mise en œuvre de programmes de réseaux intelligents transformateurs comme les systèmes de gestion avancée de distribution.
  • Les grandes industries électro-intensives dépendant de la performance de disponibilité de leurs équipements critiques peuvent optimiser leurs dépenses d’investissement et maximiser l’utilisation de leurs actifs grâce aux modèles prédictifs de défaillance et d’obsolescence des composants, tout en gérant efficacement les risques.
  • Grâce aux modèles de flux de puissance virtuels pilotés par l’IA, les opérateurs de centres de données ou propriétaires de bâtiments critiques cherchant à moderniser leurs équipements vers des serveurs informatiques plus performants et des systèmes de refroidissement plus efficaces peuvent déterminer si leur infrastructure électrique existante (câbles, transformateurs, etc.) reste adaptée à leurs besoins.
  • Les installateurs électriques disposent désormais d’applications mobiles intégrant des technologies de vision par ordinateur IA et de réalité augmentée, leur permettant de vérifier la préparation et l’installation correcte de composants sensibles tels que les terminaisons, jonctions et connecteurs moyenne tension, garantissant ainsi la fiabilité à long terme de leur infrastructure.

Vers un avenir durable et intelligent

L’industrie de l’électrification est au seuil d’une révolution. Avec l’IA aux commandes, les infrastructures électriques critiques deviennent plus résilientes, plus efficaces et plus intelligentes.

À l’intersection de l’IA, de l’IoT et de l’Industrie 4.0, nous entrons dans une nouvelle ère de l’électrification, où les réseaux électriques et les grandes infrastructures électriques, comme les datacenters ou les gigafactories, ne sont plus de simples réseaux de câbles, sous-stations, machines et robots, mais des systèmes dynamiques capables d’autosurveillance, d’auto-réparation et d’optimisation.

Et si cet avenir est déjà en train de se réaliser sous l’impulsion de pionniers du secteur, certaines entreprises sont en tête de file. Nexans, avec son expertise dans l’électrification et la transformation numérique, est à l’avant-garde de cette révolution. À travers ses solutions innovantes, Nexans contribue à façonner les infrastructures électriques de demain, garantissant que nous relevions non seulement les défis énergétiques d’aujourd’hui, mais que nous construisions un avenir plus intelligent et plus connecté pour les générations à venir.

Berenger Seveyrac

Auteurs

Avec une vaste expertise en gestion de produits numériques, plateformes cloud et architecture d’entreprise, Berenger Seveyrac dirige, en tant que CTO/Responsable du Numérique, de l’IA et de la Cloud Factory chez Nexans, la transformation numérique et l’innovation technologique de l’entreprise pour ses clients et partenaires. Son expérience internationale et ses connaissances diversifiées dans l’industrie, notamment ses rôles chez Adecco, le groupe Alptis et Louis Dreyfus Company, apportent une perspective unique à son leadership. Passionné par l’entrepreneuriat et les tendances technologiques qui ajoutent de la valeur aux entreprises, il s’engage à développer des solutions natives du cloud et à favoriser une culture de l’innovation. Sa vision est de tirer parti des technologies avancées telles que l’IoT, l’IA et la blockchain pour atteindre les objectifs stratégiques de l’organisation et stimuler sa croissance future.

Romain Ulrich

Romain Ulrich est data scientist avec plus de deux ans d’expérience chez Nexans, où il gère des solutions SaaS pour les opérateurs de systèmes de transport (TSO) et les opérateurs de systèmes de distribution (DSO). Son expertise couvre la gestion des actifs, avec un focus sur la prédiction des pannes, la planification de la maintenance et l’optimisation pour améliorer la fiabilité et l’efficacité des infrastructures énergétiques.

 

Une nouvelle réalité : comment la réalité augmentée transforme les industries et l’électrification
Transformation digitale
04 novembre 2024
5 min
Augmented reality is transforming industries and electrification

La réalité augmentée (RA) est passée de la science-fiction à la réalité, devenant un outil puissant qui fait le lien entre les mondes digital et physique. Dans des secteurs comme la santé, la logistique et la fabrication, la RA apporte une précision, une efficacité et une sécurité inédites aux opérations.

Mais l’une de ses applications les plus prometteuses réside dans son rôle émergent au sein de l’électrification – un domaine où la moindre erreur peut entraîner des conséquences coûteuses. Comment la RA transforme-t-elle divers secteurs ? Et comment ouvre-t-elle la voie à un nouvel avenir pour l’industrie de l’électrification ?

Explorons ces questions et découvrons une innovation révolutionnaire dans la gestion des câbles.

4 secteurs où la réalité augmentée fait la différence

Imaginez des informations digitales à portée de main, superposées à votre environnement physique. C’est la puissance de la RA. Avec des données en temps réel qui optimisent les capacités humaines, la RA offre une intégration fluide du virtuel et du physique, et les entreprises de tous secteurs en récoltent déjà les bénéfices.

  1. Fabrication : Chez Boeing, la RA transforme l’assemblage complexe des avions en superposant des schémas de câblage sur les composants réels, guidant les ingénieurs dans des processus minutieux. Cela réduit le temps d’assemblage et diminue significativement les taux d’erreur. Lockheed Martin adopte une approche différente, en utilisant la RA dans des programmes de formation, permettant aux opérateurs de s’entraîner sur des machines complexes avant d’entrer en usine.
  2. Santé : La précision est cruciale dans le domaine de la santé, où une simple erreur peut avoir des conséquences vitales. Medtronic a intégré la RA dans les opérations chirurgicales, offrant aux médecins des données et des images en temps réel pour améliorer la précision des interventions. Osso VR a révolutionné la formation médicale, permettant aux chirurgiens de s’exercer dans des environnements virtuels avant de pratiquer sur des patients réels, assurant une compétence et une confiance accrues.
  3. Bâtiment : Saint Gobain propose des casques de réalité augmentée qui aident les installateurs à positionner les montants dans le bon ordre. Inutile de dire que cela représente un énorme gain de temps.
  4. Logistique : DHL utilise des lunettes de RA pour optimiser les opérations d’entrepôt. Les opérateurs sont guidés étape par étape dans les processus de préparation, garantissant que les articles sont emballés rapidement et avec précision. Ce flux de travail guidé par la RA a permis de réduire les erreurs, d’améliorer l’efficacité et d’accélérer les délais de livraison – une innovation aux implications majeures pour la chaîne logistique mondiale.

Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont la RA révolutionne des industries entières, mais qu’en est-il de son application à l’électrification ? Ce secteur – où même les erreurs mineures peuvent avoir de lourdes conséquences – recèle un énorme potentiel pour des changements impulsés par la RA.

Electrification: Where Precision Meets Augmented Reality

Électrification : là où la précision rencontre la réalité augmentée

Imaginez maintenant la même technologie de RA appliquée au secteur de l’électrification. Les enjeux y sont élevés. De l’installation de câbles à la maintenance de vastes réseaux d’énergie, le secteur de l’électrification dépend d’une exécution sans faille. Une seule erreur peut perturber l’approvisionnement, entraîner des réparations coûteuses ou poser de graves risques pour la sécurité. Dans un tel environnement, la RA offre aux techniciens les outils nécessaires pour garantir une précision et une efficacité en temps réel.

Voici quatre domaines où la RA promet d’avoir un impact significatif :

  1. Prévention des erreurs : En superposant des données digitales sur l’environnement physique, la RA peut prévenir les erreurs humaines lors de l’installation et de la maintenance des câbles. Elle garantit que chaque tâche est effectuée avec une précision extrême, évitant les erreurs coûteuses et les reprises de travail.
  2. Résolution de problèmes en temps réel : Les techniciens de terrain peuvent utiliser la RA pour évaluer immédiatement les infrastructures critiques. Que ce soit pour identifier des connexions défaillantes ou effectuer une maintenance de routine, la RA fournit des informations en temps réel, minimisant les interruptions et améliorant la fiabilité globale.
  3. Assistance à distance : La RA permettrait aux experts de guider à distance les techniciens sur le terrain, leur offrant un retour en direct pour résoudre des problèmes sur place. Cela pourrait considérablement réduire les temps de réponse et les déplacements des experts, notamment dans les zones rurales ou difficiles d’accès.
  4. Amélioration de la qualité et de la durabilité des installations : La RA permet de vérifier systématiquement les connexions. De plus, la documentation est numérisée, ce qui améliore la maintenance. Une assistance digitale peut également être systématiquement fournie, changeant fondamentalement la manière dont les installateurs sont formés à l’utilisation des connecteurs et des câbles.

À la lumière de ces applications potentielles, il est clair que la RA pourrait transformer le secteur de l’électrification. Et parmi les innovations qui ouvrent la voie, on trouve Infracheck – une solution qui promet de révolutionner la gestion des câbles.

Infracheck : redéfinir la gestion des câbles

Infracheck, développé par Nexans, marque une avancée majeure dans la gestion des câbles grâce à la technologie de RA. Cet outil innovant permet aux techniciens de vérifier instantanément les connexions de câbles à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette. En capturant des images des installations de câbles, Infracheck superpose des données en temps réel, offrant une évaluation immédiate de la conformité aux normes techniques et de sécurité.

L’interface conviviale de la solution la rend accessible aux techniciens de tous niveaux, réduisant les erreurs humaines et garantissant des résultats précis. Infracheck simplifie non seulement le processus de vérification, mais réduit également le besoin de reprises, économisant ainsi temps et ressources tout en renforçant la fiabilité des infrastructures critiques.

Avec Infracheck, les techniciens peuvent résoudre les problèmes sur place, garantissant une performance élevée et réduisant les interruptions de service – un atout crucial pour l’industrie de l’électrification.

L’avenir de l’électrification : propulsé par la RA

Alors que la RA continue de se développer dans divers secteurs, son impact sur l’électrification devient de plus en plus évident. La combinaison de données digitales en temps réel avec l’infrastructure physique transforme notre perception de la gestion des câbles et de la maintenance des réseaux. Dans un secteur où la fiabilité et la précision sont primordiales, la RA fournit les outils nécessaires pour relever ces défis de front.

Les perspectives d’avenir sont vastes :

  • Formation améliorée : La RA pourrait révolutionner la formation des techniciens, offrant des simulations immersives qui leur permettent de s’entraîner aux installations et réparations dans un environnement virtuel sécurisé.
  • Sécurité accrue : La RA peut aussi renforcer la sécurité en fournissant aux techniciens des alertes et avertissements en temps réel sur les dangers potentiels lors des installations ou des réparations, réduisant ainsi les risques d’accidents.
  • Maintenance accélérée : Grâce aux systèmes guidés par RA, les travaux de maintenance peuvent être effectués plus rapidement et avec plus de précision, minimisant les interruptions pour les infrastructures critiques et assurant un fonctionnement continu.

L’industrie de l’électrification est à l’aube d’une transformation digitale. Avec des outils comme Infracheck en tête de file, la RA est en passe de devenir une partie intégrante de la fiabilité et de la modernisation de nos réseaux électriques.

Une nouvelle ère pour l’électrification

La RA n’est plus un concept futuriste. Elle est bien présente, rendant les industries plus efficaces, plus sûres et plus intelligentes. De l’amélioration de l’assemblage des avions à l’optimisation des procédures médicales, la RA transforme notre manière de travailler. Dans le domaine de l’électrification, le potentiel de la RA est immense, offrant une précision et une fiabilité en temps réel là où elles sont le plus nécessaires. Avec des innovations comme Infracheck, la réalité augmentée ouvre l’avenir de l’électrification – un avenir où les infrastructures sont non seulement fiables mais également plus intelligentes, plus sûres et plus efficaces.

Les mondes digital et physique fusionnent, et la RA est au cœur de cette révolution. L’électrification, telle que nous la connaissons, entre dans une nouvelle ère – une ère où la réalité augmentée propulse l’avenir de notre alimentation en énergie.

Rémi Lancry

Auteur

Rémi Lancry, responsable des produits et services numériques chez Nexans, est un expert chevronné en produits et services numériques possédant une solide expérience dans les environnements corporatifs et startups. Combinant une solide formation technique en développement de logiciels avec une profonde compréhension des besoins des entreprises, il a dirigé avec succès de multiples initiatives de transformation numérique. Son expertise en analyse de données, marketing numérique et technologies émergentes lui permet de développer et de mettre en œuvre des solutions de pointe qui améliorent l’expérience client et stimulent la croissance des affaires.