Au coeur de l’électrification : les ouvriers
Visages de l’énergie
18 novembre 2024
5 min
The vital role of workers in electrification

Quel est le point commun entre les voies ferrées, les équipements médicaux de pointe, les appareils électroménagers, et les réseaux électriques ? Les ouvriers qui les produisent. C’est grâce à leur travail et leur savoir-faire qu’existent ces équipements et infrastructures qui ont révolutionné nos modes de vie au quotidien.

Le métier d’ouvrier existe dans nos sociétés modernes depuis la révolution industrielle. Si on a plus souvent souligné les difficultés et les injustices auxquelles les ouvriers ont été historiquement confrontés, il est important de mettre en lumière leur rôle indispensable dans les progrès et les accomplissements de l’humanité.

Au fil du temps, l’histoire a transformé les ouvriers, tout comme ils ont transformé l’histoire, notamment à travers les profondes mutations sociales et techniques qu’ils ont vécues. De la construction des chemins de fer au voyage spatial, et de la construction des barrages hydroélectriques à l’électrification durable des sociétés, les grandes réalisations humaines ont été depuis trois siècles, et seront encore demain, rendues possibles par la valeur de leur travail

Des métiers en profonde mutation

Faisons un rapide retour en arrière. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la place des ouvriers dans nos sociétés a connu des transformations radicales, à la fois quantitatives et qualitatives :

  • Leur nombre a fortement diminué. Aux Etats-Unis par exemple, ils représentaient 25% des travailleurs en 1960, un chiffre depuis tombé à environ 8,5% en 2017, selon le Bureau of Labor Statistics (BLS) américain. Cette forte diminution a même amené certains intellectuels et politiques à imaginer des sociétés entièrement désindustrialisées et sans ouvriers, comme l’ancien secrétaire au travail des Etats-Unis Robert Reich qui décrivait dans son livre “The Work of Nations” en 1991 un avenir où l’économie américaine devenait une “économie de service” où la production industrielle serait très largement délocalisée. Pourtant, on reconnaît désormais l’importance de conserver des industries actives et implantées localement. L’heure est à la réindustrialisation, et donc, à la réhabilitation du rôle essentiel des ouvriers.
  • La nature-même des tâches a changé. Ce sont des métiers toujours plus techniques et complexes. L’ouvrier spécialisé dans une tâche unique et répétitive a laissé place à un travailleur polyvalent, détenteur de savoir-faire uniques, développés dans le cadre de son activité et lors de nombreuses formations poussées.

Ces évolutions s’accompagnent d’une attention croissante portée à leur sécurité. Plus question d’accepter silencieusement les accidents de travail comme étant inévitables : l’heure est au respect de la santé et du bien-être, et les industriels se donnent désormais pour objectif le Zéro Accident.

Worker safety is paramount

La sécurité avant tout

La sécurité des ouvriers est primordiale, surtout dans le secteur de l’énergie, où les risques peuvent être particulièrement élevés et les possibilités d’accidents nombreuses. Pour minimiser ces dangers, les industriels ont mis en place des stratégies globales, incluant l’aménagement sécurisé des usines et des machines. Toutefois ça ne suffit pas : des règles de sécurité strictes et une formation continue des ouvriers sont également indispensables. En effet, la connaissance des risques et des bonnes pratiques est la première étape pour prévenir efficacement les accidents, tout comme l’exemplarité à tous les niveaux de la chaîne.

Les dojos sécurité

La sécurité des ouvriers, qui représentent 65% des employés du groupe Nexans, est une priorité absolue.
Prenons pour preuve l’ouverture sur les sites de Nexans de “dojos sécurité”. Ces “dojos”, terme emprunté aux arts martiaux, désignent ici des espaces spécialement aménagés pour l’apprentissage et la pratique des règles de sécurité au sein de l’usine. Ils ont pour objectif de sensibiliser et former non seulement les employés, mais aussi les intervenants extérieurs, aux bonnes pratiques en matière de sécurité, notamment les Safety Golden Rules (règles d’or de la sécurité). Chaque mois, différents thèmes y sont abordés, et des activités sont proposées pour développer chez tous les ouvriers une véritable culture de la sécurité. L’un de ces dojos en Chine propose par exemple des compétitions pour tester de manière ludique les connaissances des règles et des bonnes pratiques. Un autre, au Qatar, illustre les 15 règles d’or avec des miniatures. Le dojo de Cobrecon, au Pérou, inauguré à l’occasion du premier Safety Day sur ce site, a réparti les ouvriers en deux groupes chargés de présenter l’un à l’autre ces mêmes règles d’or de manière complète. Et la liste est loin d’être exhaustive : les dojos rivalisent d’inventivité pour former leurs équipes au question de sécurité.

Electrification would never have happened without workers

Les ouvriers au coeur de l’électrification d’hier et de demain

L’électrification ne pourrait progresser sans l’implication cruciale des ouvriers.. Or elle a été un pilier du développement économique et social depuis la fin du 19e siècle. Elle a permis l’industrialisation, l’amélioration des conditions de vie, et continue aujourd’hui de jouer un rôle central dans la transition énergétique vers des sources renouvelables.

Cette dynamique se traduit par des chiffres frappants. En 2023, environ 16,2 millions de personnes travaillent dans le secteur des énergies renouvelables à travers le monde selon le Renewable Energy and Jobs – Annual Review 2024 récemment publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et l’Organisation internationale du travail (OIT). Une grande partie de ces emplois est liée à des rôles techniques et de maintenance, principalement occupés par des ouvriers. Une étude récente de 2022 par McKinsey estime qu’environ 1,1 million d’ouvriers supplémentaires seront nécessaires pour la seule construction de nouvelles centrales solaires et éoliennes, auxquels il faut ajouter 1,7 millions de travailleurs pour assurer leur fonctionnement et leur maintenance.
Les réseaux électriques à haute tension, qui transportent l’électricité sur de longues distances, s’étendent déjà sur plus de 10 millions de kilomètres dans le monde, et continuent de se développer rapidement avec le besoin croissant lié à la transition énergétique : les ouvriers sont et seront de plus en plus essentiels à la construction et à l’entretien de toutes ces infrastructures.

Electrification would never have happened without workers

Les ouvriers du câble : entre inventivité, collaboration et excellence

Alors que la demande en énergie propre augmente, le rôle des ouvriers dans la qualité et l’innovation devient plus essentiel que jamais. La technicité croissante des métiers ouvriers est particulièrement marquée dans le secteur électrique et notamment dans la production de câbles. En effet, ils transforment des matériaux bruts tels que le cuivre, l’aluminium et le caoutchouc, en ces objets toujours plus performants et à la pointe de la technologie que sont les câbles électriques. Bien que les centres de recherche jouent un rôle majeur dans le développement de nouvelles technologies, les ouvriers, grâce à leur expérience sur le terrain, sont souvent les premiers à proposer des améliorations pratiques aux procédés de fabrication. Cette collaboration entre théorie et pratique est essentielle pour maintenir une industrie électrique à la fois innovante et efficace. Avec la maîtrise de compétences uniques, et le goût du travail bien fait, on voit grandir parmi les ouvriers du câble une culture de l’excellence et une véritable fierté d’exercer ce métier.

 

Ouvrir les portes de l’usine

De nombreuses usines Nexans organisent des journées portes ouvertes, donnant l’occasion aux ouvriers de faire découvrir à leurs proches leur lieu de travail. Les participants peuvent participer à divers ateliers pour mieux comprendre le fonctionnement de l’usine, les produits qui y sont fabriqués, ainsi que la réalité et la complexité des métiers ouvriers. Ces activités touchent à différents sujets comme les dernières innovations, les règles de sécurité, le numérique, ou encore le recyclage. Certaines sont conçues spécifiquement pour les enfants, comme des livres de coloriage sur le thème de l’électricité ou des jeux pour rendre la science amusante. En mettant à l’honneur les ouvriers et leur travail, ces Family Days participent donc à la revalorisation du métier et à la fierté ressentie par les travailleurs de l’exercer.

Les tâches sont donc de plus en plus complexes, mais il n’y a “pas d’école pour fabriquer un câble”, comme le résume Franck, premier opérateur à l’usine Nexans de Jeumont en France dans une des vidéos de notre série “Our industrial legacy”. Ce savoir-faire unique est transmis par les plus expérimentés aux nouveaux venus, et il est sans cesse enrichi par les trouvailles des uns et des autres. La collaboration entre les ouvriers au sein d’une usine devient alors une clé pour atteindre performance et qualité. Il est donc d’autant plus important que les équipes soient soudées et impliquées dans la qualité de leur travail : avec la fierté et le goût de l’excellence vient l’envie de transmettre.

L’évolution du métier est par ailleurs aujourd’hui accélérée par la robotisation et la numérisation de l’industrie. Certaines tâches, souvent les plus répétitives et pénibles, disparaissent au profit de nouvelles, davantage tournées vers la supervision de machines, leur maintenance, l’optimisation des flux et des opérations, impliquant davantage de formations et l’acquisition de nouvelles compétences. A l’usine Nexans d’Autun, par exemple, les caristes – historiquement responsables de conduire les chariots de manutention – se sont mués en techniciens formés à la supervision des machines qui opèrent désormais le “MégaMag”, gigantesque lieu de stockage vertical automatisé. Un dispositif qui suscite l’admiration et la fierté d’Arnaud, technicien Supply Chain à Autun, qui le qualifie de “sensationnel” dans la vidéo “Our industrial legacy” de cette usine. Cette introduction d’une technologie toujours plus avancée dans les usines a pour conséquence un besoin de formation à ces nouveaux outils, permettant aux ouvriers concernés d’étendre d’autant la palette de leurs compétences.

Robotization and digitalization are now speeding up job transformation

Le cockpit, exemple d’organisation collaborative grâce à la digitalisation à Autun

Désignée comme le “vaisseau amiral” du groupe Nexans par Ludovic, technicien MPPI, l’usine d’Autun a été pionnière dans sa transformation digitale vers l’industrie 4.0. Au cœur de cette mutation se trouve le “cockpit”, une salle de contrôle parfaitement insonorisée, dotée de nombreux écrans tactiles permettant aux ouvriers de consulter toutes les informations cruciales en temps réel. Cet espace collaboratif, qui permet de travailler en toute sérénité, loin du bruit de l’usine, a rapidement conquis les travailleurs.

Workers’ jobs have changed significantly

Le métier d’ouvrier a bien changé. Véritables artisans de l’électrification, ces travailleurs jouent donc un rôle essentiel dans la production de câbles et le développement des infrastructures énergétiques. Leur expertise, leur capacité à innover sur le terrain, et leur engagement envers la qualité et l’excellence sont autant d’atouts qui permettent à notre société de progresser vers un avenir plus durable. Dans un monde où la technologie évolue rapidement, il est crucial de reconnaître la valeur de leur contribution, leur habilité à transmettre et de leur offrir un soutien constant. Les entreprises du secteur, en investissant dans la formation et la sécurité, et en préservant ces métiers essentiels, jouent un rôle fondamental dans cette reconnaissance.

En protégeant ces emplois, nous assurons non seulement la pérennité des patrimoines industriel, mais nous participons aussi activement à la construction d’un avenir où l’innovation et l’humain continuent d’aller de pair.

Électrification pilotée par l’IA : Façonner l’avenir d’un monde électrifié
Transformation digitale
08 novembre 2024
6 min
Worker, electrification, wind turbines, Nexans

L’électricité est la pierre angulaire de la société moderne, mais à mesure que notre monde devient plus interconnecté, la pression sur les réseaux électriques atteint des niveaux sans précédent. Comment garantir une alimentation stable dans un monde en pleine transformation numérique, confronté à l’urbanisation croissante et à la demande accrue en énergies renouvelables ? La réponse réside dans l’intelligence artificielle (IA) et les données en temps réel. Les réseaux électriques ne sont plus seulement des systèmes de câbles et de transformateurs : ils se transforment en réseaux intelligents, dynamiques et autorégulés.

Imaginez un réseau capable de prédire, de s’adapter et de s’optimiser, prenant des décisions plus vite que n’importe quel humain. Avec l’IA et la surveillance intelligente, cet avenir est déjà en train de se concrétiser.

Des informations en temps réel : Contrôler l’invisible

Au cœur de cette transformation se trouvent les systèmes de surveillance pilotés par IA. Ces systèmes, équipés de capteurs connectés de l’Internet des Objets (IoT), collectent en continu des données en temps réel sur les conditions de fonctionnement des réseaux et équipements, telles que la température, la tension et la charge. Dans un monde où chaque seconde compte, cette diffusion constante de données offre aux services publics une vue inégalée de la santé de leur infrastructure.

Voici ce que cela signifie concrètement  :

  • Au niveau micro, les algorithmes d’IA détectent et localisent les anomalies avec une précision extrême. Une ligne électrique en surchauffe dans une zone éloignée ou un transformateur en voie de défaillance peuvent désormais être identifiés et pris en charge avant de provoquer des pannes générales.
  • Au niveau macro, les algorithmes de machine learning analysent de vastes flux de données de tension et de courant, visualisant les points de tension émergents. Grâce à cette connaissance, les opérateurs peuvent équilibrer les charges en temps réel, prévenant les surcharges et garantissant que l’électricité parvienne là où elle est la plus nécessaire.

Ce nouveau niveau transforme la gestion des réseaux par les opérateurs. Plutôt que de réagir aux pannes, l’IA pourrait permettre aux équipes opérationnelles d’anticiper les problèmes, réduisant ainsi considérablement les temps d’arrêt et améliorant la fiabilité.

Efficacité à grande échelle : une approche plus intelligente de la distribution d’énergie

Pourquoi s’arrêter à la prédiction des pannes ? L’IA pourrait aussi transformer la distribution d’énergie. En analysant les données historiques et en prévoyant la demande future, on peut imaginer qu’à l’avenir, les modèles de machine learning optimiseront et équilibreront les flux d’électricité afin que celle-ci soit délivrée là où elle est le plus nécessaire, au coût le plus bas possible.

Ceci est particulièrement critique alors que les sources d’énergie renouvelable, telles que le solaire et l’éolien, deviennent une part plus importante du mix énergétique. Contrairement aux centrales électriques traditionnelles, les énergies renouvelables sont naturellement variables : les panneaux solaires ne produisent pas d’électricité la nuit, et les éoliennes ne tournent pas sans vent. Cependant, les logiciels de flexibilité et de gestion de la demande pilotés par IA peuvent anticiper ces fluctuations et ajuster les opérations en conséquence, garantissant que l’éclairage reste assuré quelles que soient les conditions.

Manufacturing in the era of industry 4.0

La fabrication à l’ère de l’Industrie 4.0

Au-delà du réseau lui-même, l’industrie de l’électrification connaît une transformation plus large grâce à l’Industrie 4.0. Les processus de fabrication traditionnels sont révolutionnés par l’IA, les systèmes cyber-physiques et les dispositifs IoT. Les usines intelligentes utilisent désormais l’IA pour détecter des schémas dans la production, réduire les déchets et optimiser les processus, rendant la chaîne d’approvisionnement plus efficace dans son ensemble.

Par exemple, les systèmes d’IA numérisent les documents et processus hérités, préservant les connaissances historiques tout en les modernisant. Cette fusion entre expérience passée et technologie de pointe permet aux fabricants d’innover sans perdre de vue les leçons précieuses du passé. La fabrication intelligente ne se limite pas à l’automatisation ; elle repose sur des prises de décision intelligentes qui améliorent la qualité de production et l’efficacité opérationnelle.

Ces progrès ne sont pas seulement théoriques. Ils redéfinissent déjà la production des composants électriques, rendant toute la chaîne d’approvisionnement plus intelligente, plus rapide et plus durable. Dans un futur proche, nous verrons des usines totalement automatisées fonctionnant avec une intervention humaine minimale, s’appuyant sur l’IA pour prendre des décisions en temps réel.

Une feuille de route vers l’avenir : comment l’IA alimente déjà l’électrification?

Un avenir électrifié durable n’est pas une vision lointaine – il est en construction dès aujourd’hui, et la récente explosion des technologies d’IA a déjà permis à Nexans de lancer des innovations transformant des opportunités en réussites concrètes pour de nombreux acteurs de la chaîne de valeur de l’électrification :

  • Les opérateurs de réseau peuvent désormais construire en quelques semaines des répliques numériques de leur réseau physique à partir de sources de données historiques incomplètes ou souvent inexactes. Les algorithmes d’IA et de machine learning créent des modèles de connectivité d’actifs extrêmement précis, permettant la mise en œuvre de programmes de réseaux intelligents transformateurs comme les systèmes de gestion avancée de distribution.
  • Les grandes industries électro-intensives dépendant de la performance de disponibilité de leurs équipements critiques peuvent optimiser leurs dépenses d’investissement et maximiser l’utilisation de leurs actifs grâce aux modèles prédictifs de défaillance et d’obsolescence des composants, tout en gérant efficacement les risques.
  • Grâce aux modèles de flux de puissance virtuels pilotés par l’IA, les opérateurs de centres de données ou propriétaires de bâtiments critiques cherchant à moderniser leurs équipements vers des serveurs informatiques plus performants et des systèmes de refroidissement plus efficaces peuvent déterminer si leur infrastructure électrique existante (câbles, transformateurs, etc.) reste adaptée à leurs besoins.
  • Les installateurs électriques disposent désormais d’applications mobiles intégrant des technologies de vision par ordinateur IA et de réalité augmentée, leur permettant de vérifier la préparation et l’installation correcte de composants sensibles tels que les terminaisons, jonctions et connecteurs moyenne tension, garantissant ainsi la fiabilité à long terme de leur infrastructure.

Vers un avenir durable et intelligent

L’industrie de l’électrification est au seuil d’une révolution. Avec l’IA aux commandes, les infrastructures électriques critiques deviennent plus résilientes, plus efficaces et plus intelligentes.

À l’intersection de l’IA, de l’IoT et de l’Industrie 4.0, nous entrons dans une nouvelle ère de l’électrification, où les réseaux électriques et les grandes infrastructures électriques, comme les datacenters ou les gigafactories, ne sont plus de simples réseaux de câbles, sous-stations, machines et robots, mais des systèmes dynamiques capables d’autosurveillance, d’auto-réparation et d’optimisation.

Et si cet avenir est déjà en train de se réaliser sous l’impulsion de pionniers du secteur, certaines entreprises sont en tête de file. Nexans, avec son expertise dans l’électrification et la transformation numérique, est à l’avant-garde de cette révolution. À travers ses solutions innovantes, Nexans contribue à façonner les infrastructures électriques de demain, garantissant que nous relevions non seulement les défis énergétiques d’aujourd’hui, mais que nous construisions un avenir plus intelligent et plus connecté pour les générations à venir.

Berenger Seveyrac

Auteurs

Avec une vaste expertise en gestion de produits numériques, plateformes cloud et architecture d’entreprise, Berenger Seveyrac dirige, en tant que CTO/Responsable du Numérique, de l’IA et de la Cloud Factory chez Nexans, la transformation numérique et l’innovation technologique de l’entreprise pour ses clients et partenaires. Son expérience internationale et ses connaissances diversifiées dans l’industrie, notamment ses rôles chez Adecco, le groupe Alptis et Louis Dreyfus Company, apportent une perspective unique à son leadership. Passionné par l’entrepreneuriat et les tendances technologiques qui ajoutent de la valeur aux entreprises, il s’engage à développer des solutions natives du cloud et à favoriser une culture de l’innovation. Sa vision est de tirer parti des technologies avancées telles que l’IoT, l’IA et la blockchain pour atteindre les objectifs stratégiques de l’organisation et stimuler sa croissance future.

Romain Ulrich

Romain Ulrich est data scientist avec plus de deux ans d’expérience chez Nexans, où il gère des solutions SaaS pour les opérateurs de systèmes de transport (TSO) et les opérateurs de systèmes de distribution (DSO). Son expertise couvre la gestion des actifs, avec un focus sur la prédiction des pannes, la planification de la maintenance et l’optimisation pour améliorer la fiabilité et l’efficacité des infrastructures énergétiques.

 

Une nouvelle réalité : comment la réalité augmentée transforme les industries et l’électrification
Transformation digitale
04 novembre 2024
5 min
Augmented reality is transforming industries and electrification

La réalité augmentée (RA) est passée de la science-fiction à la réalité, devenant un outil puissant qui fait le lien entre les mondes digital et physique. Dans des secteurs comme la santé, la logistique et la fabrication, la RA apporte une précision, une efficacité et une sécurité inédites aux opérations.

Mais l’une de ses applications les plus prometteuses réside dans son rôle émergent au sein de l’électrification – un domaine où la moindre erreur peut entraîner des conséquences coûteuses. Comment la RA transforme-t-elle divers secteurs ? Et comment ouvre-t-elle la voie à un nouvel avenir pour l’industrie de l’électrification ?

Explorons ces questions et découvrons une innovation révolutionnaire dans la gestion des câbles.

4 secteurs où la réalité augmentée fait la différence

Imaginez des informations digitales à portée de main, superposées à votre environnement physique. C’est la puissance de la RA. Avec des données en temps réel qui optimisent les capacités humaines, la RA offre une intégration fluide du virtuel et du physique, et les entreprises de tous secteurs en récoltent déjà les bénéfices.

  1. Fabrication : Chez Boeing, la RA transforme l’assemblage complexe des avions en superposant des schémas de câblage sur les composants réels, guidant les ingénieurs dans des processus minutieux. Cela réduit le temps d’assemblage et diminue significativement les taux d’erreur. Lockheed Martin adopte une approche différente, en utilisant la RA dans des programmes de formation, permettant aux opérateurs de s’entraîner sur des machines complexes avant d’entrer en usine.
  2. Santé : La précision est cruciale dans le domaine de la santé, où une simple erreur peut avoir des conséquences vitales. Medtronic a intégré la RA dans les opérations chirurgicales, offrant aux médecins des données et des images en temps réel pour améliorer la précision des interventions. Osso VR a révolutionné la formation médicale, permettant aux chirurgiens de s’exercer dans des environnements virtuels avant de pratiquer sur des patients réels, assurant une compétence et une confiance accrues.
  3. Bâtiment : Saint Gobain propose des casques de réalité augmentée qui aident les installateurs à positionner les montants dans le bon ordre. Inutile de dire que cela représente un énorme gain de temps.
  4. Logistique : DHL utilise des lunettes de RA pour optimiser les opérations d’entrepôt. Les opérateurs sont guidés étape par étape dans les processus de préparation, garantissant que les articles sont emballés rapidement et avec précision. Ce flux de travail guidé par la RA a permis de réduire les erreurs, d’améliorer l’efficacité et d’accélérer les délais de livraison – une innovation aux implications majeures pour la chaîne logistique mondiale.

Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont la RA révolutionne des industries entières, mais qu’en est-il de son application à l’électrification ? Ce secteur – où même les erreurs mineures peuvent avoir de lourdes conséquences – recèle un énorme potentiel pour des changements impulsés par la RA.

Electrification: Where Precision Meets Augmented Reality

Électrification : là où la précision rencontre la réalité augmentée

Imaginez maintenant la même technologie de RA appliquée au secteur de l’électrification. Les enjeux y sont élevés. De l’installation de câbles à la maintenance de vastes réseaux d’énergie, le secteur de l’électrification dépend d’une exécution sans faille. Une seule erreur peut perturber l’approvisionnement, entraîner des réparations coûteuses ou poser de graves risques pour la sécurité. Dans un tel environnement, la RA offre aux techniciens les outils nécessaires pour garantir une précision et une efficacité en temps réel.

Voici quatre domaines où la RA promet d’avoir un impact significatif :

  1. Prévention des erreurs : En superposant des données digitales sur l’environnement physique, la RA peut prévenir les erreurs humaines lors de l’installation et de la maintenance des câbles. Elle garantit que chaque tâche est effectuée avec une précision extrême, évitant les erreurs coûteuses et les reprises de travail.
  2. Résolution de problèmes en temps réel : Les techniciens de terrain peuvent utiliser la RA pour évaluer immédiatement les infrastructures critiques. Que ce soit pour identifier des connexions défaillantes ou effectuer une maintenance de routine, la RA fournit des informations en temps réel, minimisant les interruptions et améliorant la fiabilité globale.
  3. Assistance à distance : La RA permettrait aux experts de guider à distance les techniciens sur le terrain, leur offrant un retour en direct pour résoudre des problèmes sur place. Cela pourrait considérablement réduire les temps de réponse et les déplacements des experts, notamment dans les zones rurales ou difficiles d’accès.
  4. Amélioration de la qualité et de la durabilité des installations : La RA permet de vérifier systématiquement les connexions. De plus, la documentation est numérisée, ce qui améliore la maintenance. Une assistance digitale peut également être systématiquement fournie, changeant fondamentalement la manière dont les installateurs sont formés à l’utilisation des connecteurs et des câbles.

À la lumière de ces applications potentielles, il est clair que la RA pourrait transformer le secteur de l’électrification. Et parmi les innovations qui ouvrent la voie, on trouve Infracheck – une solution qui promet de révolutionner la gestion des câbles.

Infracheck : redéfinir la gestion des câbles

Infracheck, développé par Nexans, marque une avancée majeure dans la gestion des câbles grâce à la technologie de RA. Cet outil innovant permet aux techniciens de vérifier instantanément les connexions de câbles à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette. En capturant des images des installations de câbles, Infracheck superpose des données en temps réel, offrant une évaluation immédiate de la conformité aux normes techniques et de sécurité.

L’interface conviviale de la solution la rend accessible aux techniciens de tous niveaux, réduisant les erreurs humaines et garantissant des résultats précis. Infracheck simplifie non seulement le processus de vérification, mais réduit également le besoin de reprises, économisant ainsi temps et ressources tout en renforçant la fiabilité des infrastructures critiques.

Avec Infracheck, les techniciens peuvent résoudre les problèmes sur place, garantissant une performance élevée et réduisant les interruptions de service – un atout crucial pour l’industrie de l’électrification.

L’avenir de l’électrification : propulsé par la RA

Alors que la RA continue de se développer dans divers secteurs, son impact sur l’électrification devient de plus en plus évident. La combinaison de données digitales en temps réel avec l’infrastructure physique transforme notre perception de la gestion des câbles et de la maintenance des réseaux. Dans un secteur où la fiabilité et la précision sont primordiales, la RA fournit les outils nécessaires pour relever ces défis de front.

Les perspectives d’avenir sont vastes :

  • Formation améliorée : La RA pourrait révolutionner la formation des techniciens, offrant des simulations immersives qui leur permettent de s’entraîner aux installations et réparations dans un environnement virtuel sécurisé.
  • Sécurité accrue : La RA peut aussi renforcer la sécurité en fournissant aux techniciens des alertes et avertissements en temps réel sur les dangers potentiels lors des installations ou des réparations, réduisant ainsi les risques d’accidents.
  • Maintenance accélérée : Grâce aux systèmes guidés par RA, les travaux de maintenance peuvent être effectués plus rapidement et avec plus de précision, minimisant les interruptions pour les infrastructures critiques et assurant un fonctionnement continu.

L’industrie de l’électrification est à l’aube d’une transformation digitale. Avec des outils comme Infracheck en tête de file, la RA est en passe de devenir une partie intégrante de la fiabilité et de la modernisation de nos réseaux électriques.

Une nouvelle ère pour l’électrification

La RA n’est plus un concept futuriste. Elle est bien présente, rendant les industries plus efficaces, plus sûres et plus intelligentes. De l’amélioration de l’assemblage des avions à l’optimisation des procédures médicales, la RA transforme notre manière de travailler. Dans le domaine de l’électrification, le potentiel de la RA est immense, offrant une précision et une fiabilité en temps réel là où elles sont le plus nécessaires. Avec des innovations comme Infracheck, la réalité augmentée ouvre l’avenir de l’électrification – un avenir où les infrastructures sont non seulement fiables mais également plus intelligentes, plus sûres et plus efficaces.

Les mondes digital et physique fusionnent, et la RA est au cœur de cette révolution. L’électrification, telle que nous la connaissons, entre dans une nouvelle ère – une ère où la réalité augmentée propulse l’avenir de notre alimentation en énergie.

Rémi Lancry

Auteur

Rémi Lancry, responsable des produits et services numériques chez Nexans, est un expert chevronné en produits et services numériques possédant une solide expérience dans les environnements corporatifs et startups. Combinant une solide formation technique en développement de logiciels avec une profonde compréhension des besoins des entreprises, il a dirigé avec succès de multiples initiatives de transformation numérique. Son expertise en analyse de données, marketing numérique et technologies émergentes lui permet de développer et de mettre en œuvre des solutions de pointe qui améliorent l’expérience client et stimulent la croissance des affaires.

Comment l’innovation permettra de moderniser le réseau électrique en Afrique
Transformation digitale
31 octobre 2024
10 min
Innovation will modernize africa’s electrical grid

Pour remplacer les énergies fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole, etc) dans le mix énergétique mondial, le développement de l’électricité décarbonée est la seule solution. Outre le nucléaire, présent dans certains pays, de nouvelles capacités en énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, hydroélectricité, etc) doivent donc être déployées massivement et rapidement.

Concernant l’Afrique, encore peu électrifiée, le défi est d’autant plus difficile à relever. En outre, le continent ne contribue que très peu au mix électrique mondial et ce, malgré son énorme potentiel en énergies renouvelables. En 2019, seulement 2 % nouvelles capacités provenaient du continent, alors même que celui-ci prévoit de doubler sa demande en énergie d’ici 2040.

À ce titre, la production locales des équipements nécessaires et l’innovation sont sans conteste les clés pour accélérer la transition énergétique de l’Afrique et exploiter pleinement son potentiel. Elles permettront de développer et de moderniser les réseaux électriques, mais également de les renforcer et de les rendre plus efficaces.

Jérôme Fournier, VP Innovation, Nexans

La modernisation du réseau électrique est un élément fondamental à la transition énergétique. L’électricité compte pour 25 % de l’énergie mondiale et il a fallu 100 ans pour construire le réseau électrique qui a permis d’atteindre ce taux. Nous devons faire la même chose dans 20 ans, car le taux de l’électricité dans l’énergie sera de 50 % en 2050. Cela implique deux challenges. Le premier d’étendre et de moderniser le réseau électrique en construisant de nouveaux câbles et le deuxième est l’innovation.

Jérôme Fournier

Vice-président innovation, services et croissance du Groupe, Nexans

L’innovation industrielle, indispensable pour développer et moderniser le réseau en Afrique

L’Afrique doit relever un véritable challenge industriel

Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), l’électricité devrait atteindre 50 % dans la consommation mondiale d’énergie finale en 2050. La part des renouvelables (photovoltaïque, éolien et hydroélectricité) dans les nouvelles capacités devrait atteindre quant à elle 80 % à l’horizon 2040.

L’Afrique, comme les autres régions du monde, doit innover pour mener à bien sa transition énergétique. Cependant, il lui faut d’abord développer son industrie localement. Cela lui offrira la possibilité de mettre en place de nouveaux écosystèmes, nécessaires à cette transition (création d’entreprises spécialisées, lancement de partenariats, acquisition de compétences, développement de nouveaux métiers, etc). L’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) souligne, par exemple, que si le contient africain dispose des plus importantes ressources solaires au monde, il ne détient actuellement que 1% des capacités installées.

Pour en savoir plus sur les besoins et les perspectives en Afrique

Africa faces a significant industrial challenge

Quels sont les principaux enjeux ?

Multiplier les autoroutes de l’électricité grâce aux câbles supraconducteurs

Pour électrifier le continent africain et accélérer la production d’énergies renouvelables, les réseaux doivent gagner en puissance, ce qui implique le développement de câbles innovants. À ce titre, les câbles de type supraconducteur permettent d’acheminer de grandes quantités d’énergie pour alimenter les zones urbaines, tout en réduisant les coûts et les interférences avec les autres réseaux (grâce au blindage des câbles). De part leurs fortes capacités et leur incroyable efficacité, ils constituent une énorme avancée technologique par rapport aux câbles classiques en cuivre et en aluminium. Parmi les autres types de câbles indispensables à la transition de l’Afrique, on peut également citer les câbles moyenne tension. Ces derniers sont destinés à alimenter des systèmes électriques dans des usines, des hôpitaux, des écoles, des centres commerciaux, etc.

Renforcer la fiabilité des réseaux

Il faut également savoir qu’en Afrique, comme partout dans le monde, les réseaux existants ont parfois plusieurs dizaines d’années. Cela peut poser localement des difficultés en termes de maintenance et d’entretien, mais également de résistance face aux aléas climatiques et au risque d’incendie. En outre, les anciennes infrastructures rendent souvent difficile l’intégration de nouvelles capacités renouvelables. Pour allonger leur durée de vie et les rendre plus fiables, il est donc nécessaire de les moderniser, voire de les transformer. À ce titre, les initiatives doivent être prises avec les producteurs d’énergie, mais aussi les gestionnaires de réseaux dont le rôle est déterminant dans l’entretien et le fonctionnement des infrastructures.

Respecter l’environnement et limiter l’impact carbone

Naturellement, les projets doivent s’inscrire dans une démarche environnementale, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter l’impact écologique de la transition énergétique. Cela passe obligatoirement par l’intervention d’entreprises qualifiées en la matière (économie circulaire, écoconception, etc) et la mise en place de cahiers de charges stricts (par exemple dans le cadre d’appels à projets ou d’appels d’offres incluant des critères environnementaux).

Développer l’industrie en Afrique, un véritable challenge

Au Maroc, une troisième usine Nexans sera inaugurée d’ici 2026 pour soutenir l’innovation

Vous l’imaginez, ces enjeux demandent la mise en œuvre de solutions innovantes et adaptées au marché. Pour cela, l’Afrique doit développer son tissu industriel et la R&D, notamment en matière de câbles électriques, de panneaux photovoltaïques, d’onduleurs, de compteurs intelligents, mais aussi d’éclairages LED, etc. Ces équipements sont indispensables à la création de filières locales. Ils permettront également de réduire les coûts et les émissions de gaz à effet de serre liés aux importations.

Dans cette optique, Nexans a signé deux accords avec des entités gouvernementales marocaines, notamment le ministère de l’Industrie et du Commerce, le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable et l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations. L’objectif consiste à construire une usine de câbles moyenne tension destinés au Maroc et plus généralement à l’Afrique. Cette nouvelle unité (qui s’ajoute aux installations de Casablanca et Mohammedia) répondra idéalement aux projets à grande échelle avec des exigences spécifiques. Elle sera mise en service d’ici 2026.

Le saviez-vous ?

Le groupe Nexans privilégie les procédés de fabrication bas carbone. En 2023, 80 % des déchets de production ont été recyclés et 33 600 tonnes de déchets de cuivre ont été utilisées dans les processus de fabrication.

Infrastructure monitoring can save up to 20% of electricity

Favoriser la digitalisation de l’Afrique pour optimiser les réseaux

Le monitoring des infrastructures permet d’économiser jusqu’à 20 % d’électricité

Pour renforcer et allonger la durée de vie des réseaux électriques, le continent africain doit également digitaliser de nombreux processus. Parmi les outils, on peut citer la gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO). Faisant appel à l’intelligence artificielle, à la géolocalisation, au big data et à des capteurs connectés (Internet des objets), celle-ci offre des fonctionnalités telles que la maintenance prédictive, des indicateurs clé de performance ou encore la planification des équipes techniques, dans le but, par exemple, d’optimiser la maintenance des centrales solaires et des parcs éoliens.

En outre, les capteurs permettent d’identifier plus rapidement et plus précisément des failles au niveau d’une centrale. Grâce à l’intelligence artificielle, il est même possible d’estimer la production d’énergie en fonction des prévisions météorologiques. Cette digitalisation se traduit par des infrastructures et des réseaux plus robustes, mais aussi par davantage de flexibilité, élément indispensable pour optimiser la gestion de l’offre et de la demande d’électricité (en fonction des pics de consommation, etc).

Autre exemple avec le monitoring qui permet de mesurer plus précisément les consommations des équipements et de détecter d’éventuelles surconsommations. Pionnier dans ce domaine, le Maroc a appris à mieux gérer ses consommations grâce au monitoring des transformateurs et des jonctions/câble, mais aussi à améliorer l’efficacité et la fiabilité de ses réseaux. Particulièrement efficace, le monitoring peut être mis en place dans le cadre de réseaux intelligents (ou smart grids). 20 % d’électricité, c’est ce que parviennent à économiser ainsi les nouvelles villes d’Afrique.

Nexans App est utilisée depuis peu dans certains pays d’Afrique dans le but de sécuriser les installations électriques et de lutter contre les contrefaçons. Destinée aux électriciens, l’application permet d’authentifier les produits Nexans en scannant simplement un QR code, mais aussi d’accéder rapidement à des informations telles que des fiches techniques.

Réduire le « time-to-market » des innovations et soutenir la formation, deux impératifs pour respecter les délais !

Comment lancer plus rapidement de nouvelles solutions industrielles ?

Il est nécessaire de structurer les partenariats intelligents entre le privé et le public afin de permettre non seulement de mobiliser des ressources financières importantes, mais également de partager les risques d’offrir un cadre contractuel sécurisé et de favoriser le transfert des connaissances et des technologies.

Mohamed Benchaâboun

Directeur général, Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Climate Day 2024

Un élément crucial est à prendre en considération pour atteindre les objectifs d’électrification dans les délais : le temps de mise en marche de telles innovations. Aujourd’hui, il faut parfois attendre 10 ans avant de tester une solution et la mettre sur le marché, ce qui est beaucoup trop long. Il est donc essentiel de réduire considérablement le « time-to-market ».

Pour cela, la mise en œuvre de programmes communs (avec des entreprises industrielles, des startups, des universités, etc) est indispensable. Le partage d’expérience, de ressources et de connaissances ne peut en effet que stimuler la R&D et les synergies, avec à la clé des solutions prenant en compte des environnements et des contextes spécifiques, ainsi qu’un volet formation.

Conscient des enjeux, Nexans a naturellement orienté sa politique innovation vers le renforcement du réseau, l’électrification durable, ainsi que la digitalisation avancée des réseaux électriques. Pour pallier les délais habituels de mise sur le marché, le groupe cherche également à proposer des solutions résilientes sans perdre de temps.

C’est pour cette raison que Nexans dispose depuis 2022 d’un Design Lab à Casablanca, au Maroc, en collaboration avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et plusieurs écoles de Casablanca. Spécialisé dans le monitoring, la digitalisation et les énergies renouvelables, celui-ci analyse les besoins des utilisateurs, afin que les designers leur proposent, dans les meilleurs délais, des solutions adaptées.

Cette stratégie a notamment permis à Nexans Maroc de lancer une nouvelle offre pour les smart-grids et les micro-grids. Celle-ci consiste à accompagner les partenaires du groupe (de la phase étude à la fabrication), tout en assurant la formation des équipes et la maintenance des équipements.

Lors de la 4ème édition du Climate Day, qui s’est tenue en septembre dernier à Rabat, au Maroc, plus de 450 participants (entreprises privées et publiques, acteurs du secteur de l’énergie, organisations internationales, etc) se sont réunis pour discuter des enjeux environnementaux et de la lutte contre le changement climatique. Le groupe Nexans en a profité pour rencontrer des startups africaines engagées dans le domaine de l’électrification durable. Parmi ces entreprises, on peut citer l’exemple de DEEPLEAF, spécialisée dans l’agriculture numérique et qui utilise l’intelligence artificielle afin de détecter des anomalies au niveau des cultures.

Training and education are crucial for fostering best practices

La formation et l’éducation, deux piliers de la transition

Vous l’aurez compris, la construction d’usines et la R&D ne sont pas suffisantes pour mener à bien la transition énergétique du continent africain. La formation et l’éducation jouent également un rôle essentiel, pour sensibiliser aux meilleures pratiques énergétiques, mais aussi pour créer des viviers de compétences et de métiers à l’échelle locale.

Pour le groupe Nexans, cela se traduit par des partenariats stratégiques, en particulier au Maroc, en Côte d’Ivoire et au Ghana. Le Maroc s’impose d’ailleurs comme un exemple à suivre. Outre un Design Lab, il dispose, grâce à Nexans Maroc, de plusieurs centres de formation destinés aux électriciens et aux installateurs (via l’UM6P, l’École Centrale de Casablanca, l’IECD ou encore la cité de l’innovation de Settat).

Des initiatives concrètes ont également vu le jour sur le continent. Des acteurs tels que SOS Villages d’enfants et la Fondation Energies pour le Monde (FONDEM) mènent notamment des actions pour former des villageois au bon usage de l’électricité, au développement de l’économie locale et à l’apprentissage. Parmi les projets, on peut citer, par exemple, le raccordement au réseau de distribution électrique de 6 centres hospitaliers de Beni, en République Démocratique du Congo, our encore l’installation de systèmes photovoltaïques innovants dans 6 lycées et la création d’un MOOC (cours en ligne ouvert et interactif) de formation à la maintenance photovoltaïque à Madagascar. L’ensemble de ces projets est porté par la Fondation Nexans.

Les défis majeurs de l’électrification durable et de la transition énergétique du continent africain :

  • La R&D
  • Le développement, la sécurisation et la modernisation du réseau électrique
  • Le recours à des processus respectueux de l’environnement
  • Des réseaux et des infrastructures plus fiables et plus durables

Comment répondre à ces défis ?

  • La digitalisation joue un rôle essentiel, y compris dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique des équipements
  • Pour être réellement efficace, l’innovation doit être menée en partenariat avec tous les acteurs concernés et à l’échelle locale
  • L’innovation doit également intégrer la formation de professionnels et la sensibilisation de la population, des éléments essentiels pour atteindre les objectifs dans les temps
L’électrification durable, levier essentiel pour accélérer la transition énergétique de l’Afrique
Économie circulaire
23 octobre 2024
10 min
Energy transition in Africa

L’Afrique vit un véritable paradoxe : alors qu’elle ne contribue que très faiblement aux émissions de gaz à effet de serre (GES), elle en subit d’importantes conséquences. En outre, le continent voit sa demande en électricité, très faible actuellement, augmenter de façon exponentielle.

De leur côté, les émissions mondiales de GES ont atteint 57,4 gigatonnes (équivalent CO2) en 2022. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, cela représente une augmentation de 62 % par rapport à 1990.

Dans ce contexte, la nécessité de développer l’électrification durable de l’Afrique est une évidence. Certains pays, tels que le Maroc, le Niger ou encore le Bénin, se sont d’ores et déjà engagés avec des objectifs ambitieux, notamment en matière d’énergies renouvelables, mais un effort collectif sans précédent est nécessaire.

Les défis du continent africain pour une électrification durable

Une augmentation de la demande inévitable

En Afrique, la demande d’électricité pourrait s’élever à près de 2 400 TWh d’ici 2040

Le continent africain connaît une forte augmentation démographique. Cette dernière est appelée à se poursuivre, accompagnée d’une hausse du niveau de vie moyen et d’un développement accru de l’industrie, du commerce et de l’agriculture. Autant de facteurs qui vont alimenter dans les prochaines années une hausse de la demande d’électricité.

En Afrique, la demande d'électricité pourrait s'élever à près de 2400 TWh

Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la consommation d’électricité de l’Afrique ne s’élève actuellement qu’à environ 730 TWh au total, c’est-à-dire à peine plus qu’un pays comme l’Allemagne. Cela renforce le paradoxe que vit le continent africain. Malgré une très faible participation aux émissions de gaz à effet de serre, celui-ci est le premier touché par les effets du réchauffement climatique (sécheresses, inondations, impacts sur l’eau et l’agriculture, etc). À ce titre, l’Afrique affiche, plus qu’ailleurs, d’importants besoins en électricité pour libérer son potentiel économique et améliorer les conditions de vie dans certaines régions. Cela passe notamment par le déploiement des serres agricoles et des stations de dessalement comme celle de Casablanca, au Maroc, par exemple..

Par ailleurs, le continent affiche une forte dépendance aux énergies fossiles – qui représentent 80% de son mix électrique – moins coûteuses et historiquement plus accessibles que les énergies propres. Pour une électrification véritablement durable, les anciennes centrales polluantes devront donc être progressivement remplacées par des sources renouvelables.

En conséquence, la demande en électricité devrait rebondir de 3 % en 2023 (après un léger recul), puis de 4,5 % en 2024 et en 2025. Néanmoins, c’est à plus long terme que la demande devrait vraiment augmenter. Dans l’un de ses scénarios, l’AIE table sur une progression jusqu’à 2 400 TWh pour le continent à l’horizon 2040 !

La demande mondiale en électricité augmentera de plus de 40 % dans les 20 prochaines années

Des facteurs comme la croissance démographique, l’urbanisation, l’expansion industrielle et le réchauffement climatique, se traduisent mécaniquement par une augmentation des besoins en électricité. D’après les chiffres de l’AIE, la consommation mondiale s’élevait déjà à 24 398 TWh en 2022, contre 8 132 TWh en 1981, soit trois fois plus. Et la tendance n’est pas à la baisse ! Le Conseil mondial de l’énergie prévoit une consommation supérieure à 40 000 TWh par an en 2040, soit une croissance de plus de 40 %.

Toutefois, le constat de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) est clair : pour limiter le réchauffement climatique global à 1,5°C, nous n’avons pas le choix : les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) doivent baisser d’environ 37 gigatonnes par rapport à 2022 ! En outre, il faut que le secteur de l’énergie atteigne le zéro émission nette d’ici 2050.

Pour y parvenir, la solution consiste à sortir des énergies fossiles au profit d’une électricité décarbonée. Cependant, 1 000 GW d’énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien ou hydroélectricité) devront être déployés chaque année pour atteindre l’objectif. Or les nouvelles installations n’ont permis de fournir que 300 GW supplémentaires en 2022, ce qui ne suffira pas à absorber l’augmentation de la demande.

La part de l’électricité directe dans la consommation finale d’énergie est actuellement d’environ 22 %.

Dans le scénario idéal de l’Irena, elle atteindra 29 % en 2030 et 51 % en 2050.

La nécessité d’améliorer l’accès à l’énergie

Pourquoi faut-il améliorer l’accès à l’énergie ?

L’Afrique est le continent le moins électrifié. Pour bien comprendre la situation, il faut garder à l’esprit qu’environ 43 % des Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité chez eux. Bien que les chiffres varient d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre au sein d’un même pays, cela représente tout de même plus de 600 millions de personnes sur l’ensemble du continent. Naturellement, ce retard impacte la population (en matière de santé, d’éducation, de développement économique…). Pour la Banque Mondiale, cette situation s’explique notamment par l’augmentation des prix des matières premières qui a empêché les nouveaux raccordements de suivre le rythme de la croissance démographique.

Parmi les autres obstacles, on peut citer la vétusté des installations de production d’énergie, ou encore le manque de réseaux de transport et de distribution. Les systèmes existants tombent en effet souvent en panne et le réseau est instable, avec un fort impact sur le développement économique et l’inclusion numérique. Selon l’Irena, 41 % des entreprises souffrent de problèmes d’approvisionnement, ce qui engendre une baisse du PIB de l’Afrique estimée à 2 %.

afrique-population-acces-electricite

Répondre à la problématique de l’exode

L’électrification rurale (via des systèmes autonomes et des mini-réseaux) permettra de développer les régions reculées et ainsi de stopper l’exode, ainsi que la désertification rurale, conséquences directes de pratiques agricoles inadaptées, des déforestations, etc. Il faut savoir que 80 % de la population privée d’électricité vit dans ces territoires.

Energy worker in Africa

Comment rendre l’électricité accessible et à un prix abordable ?

Pour proposer un kWh au juste prix, tout en accompagnant le développement économique, la clé réside dans l’innovation et la formation de personnels qualifiés. Il faut en effet dérisquer les investissements, renforcer et moderniser les équipements et les infrastructures réseau, mais aussi faciliter leur installation et leur maintenance, développer l’écoconception et le recyclage, mettre en place de nouveaux modèles de paiement, etc.

À ce titre, il est essentiel de sécuriser les approvisionnements dans les secteurs tels que le transport, l’industrie et le bâtiment. Comment ? En installant des câbles de forte puissance. Les câbles supraconducteurs, par exemple, permettent de transporter l’énergie où et quand il le faut, mais aussi en quantité suffisante, généralement dans les grandes villes et les agglomérations.

Développer l’économie circulaire, un impératif pour l’Afrique

Une chose est sûre : l’économie circulaire constitue un composant déterminant du développement durable et elle peut participer à la baisse du prix de l’électricité. Toutefois, sa mise en œuvre nécessite des investissements importants (construction d’usines, achat de véhicules, formation, etc) et l’émergence de filières locales, notamment de recyclage. C’est pourquoi il est important que tous les acteurs concernés – publics, privés, et internationaux – joignent leurs efforts pour développer ces filières via des partenariats stratégiques.

L’efficacité énergétique, condition sine qua non pour réussir l’électrification durable

Une électrification vraiment durable n’implique pas seulement le développement de sources renouvelables et de réseaux résilients, mais également l’optimisation des usages à travers l’efficacité énergétique des bâtiments et des équipements. Celle-ci se traduit par des objectifs de performances énergétique et la mise en œuvre de démarches pour les atteindre (isolation des murs et des toitures, intégration de systèmes de gestion intelligents, monitoring des consommations…). Pour l’Afrique, son amélioration est une nécessité. En effet, elle induit des économies d’énergie qui permettront de réduire le prix du kWh et de contenir la croissance de la demande en électricité (de 230 TWh en 2030 selon l’IEA, soit 30 % de la consommation actuelle).

Des projets collaboratifs au service de l’électrification

Pour faire face à ces défis, l’Afrique dispose d’un énorme atout : son potentiel en énergies renouvelables, plus important que celui des autres régions. D’après un rapport du cabinet Deloitte, celui-ci s’élevait, en 2023, à 10 TW de solaire, 110 GW d’éolien et 35 GW d’hydroélectricité. Reste que ce potentiel est encore largement sous-exploité. Seulement 2,7 GW de renouvelables ont été ajoutés sur le continent en 2023, pour un total de 473 GW à l’échelle du globe. À titre de comparaison, la Chine a déployé pas moins de 297.6 GW, soit prés de 63 % du total. Fin 2023, les capacités installées de l’Afrique, elles, étaient de 13,47 GW pour le solaire, 8,6 GW pour l’éolien et 37,82 GW pour l’hydroélectricité renouvelable, ce qui ne représente donc qu’une faible partie du parc mondial, estimé par exemple à 1 419 GW pour le solaire.

Selon les prévisions de l’AIE pour le marché africain de l’énergie, les choses devraient pourtant rapidement évoluer et une majorité des nouvelles sources d’énergie devrait être renouvelable en 2025. La production d’électricité durable, elle, devrait suivre le pas et augmenter de plus de 60 TWh. Elle atteindrait alors près de 30 % de la production totale d’électricité, contre 21 % en 2021.

Des objectifs ambitieux d’électrification durable

Plusieurs pays sont déjà engagés dans cette dynamique et mettent en œuvre des politiques volontaristes, montrant ainsi la voie au reste du continent. Disposant de près de 4,6 GW de capacités installées en renouvelable, le Maroc a annoncé le déploiement de 7,5 GW supplémentaires dans le cadre de son plan d’équipement électrique 2023-2027. La part des renouvelables dans son mix électrique devrait ainsi atteindre 52 % d’ici 2030.

Autre exemple avec le Niger qui s’est fixé dès 2018 des objectifs d’électrification ambitieux avec la signature du « Document de politique nationale d’électricité » et de la « Stratégie nationale de l’accès à l’électricité ». 80 % de sa population devra avoir accès à l’électricité en 2035 !

Renewable electricity device in Africa

Comment financer le développement des énergies renouvelables ?

Pour atteindre ces objectifs, des investissements particulièrement importants sont nécessaires. Voici les différentes solutions permettant de les faciliter  :

  • Renforcement ou évolution de la réglementation et des lois (mise en place de systèmes de subvention gouvernementale pour les acteurs locaux, par exemple).
  • Facilitation des aides extérieures, notamment via la création de programmes liés aux résultats. Par exemple, la Banque Mondiale propose des « Prêts-programme pour les résultats » à ses clients : les décaissements ne sont effectués que lorsque les résultats escomptés (définis avant la signature du contrat) sont atteints et vérifiés.
  • Dans un rapport de la Banque Africaine de Développement, il faudrait entre 130 et 170 milliards de dollars par an pour développer les infrastructures en Afrique, soit un déficit d’environ 100 milliards de dollars par an à l’échelle du continent. Un accord a été signé en Juillet 2024 pour débloquer des investissements.
  • Mise en œuvre de systèmes électriques combinant plusieurs technologies (photovoltaïque flottant et pompage-turbinage, etc.) et de systèmes hors-réseau adossés à des mini-réseaux renouvelables.
  • Création de nouveaux modèles économiques et extension des partenariats de développement.

Parmi les initiatives existantes, on peut citer celles de Nexans Maroc. L’entreprise propose notamment des systèmes de câblage pour panneaux photovoltaïques clé en main. Cela permet de réduire le coût total de possession des centrales solaires et de réduire leur durée d’installation, limitant ainsi les montants d’investissement nécessaire.

Les partenariats, clés de voûte de la transition énergétique en Afrique

Pour répondre aux besoins de financement, mais aussi d’innovation, il faut également mettre en place des collaborations stratégiques entre les pouvoirs publics, les entreprises et le tissu associatif.

Prenons un projet ambitieux tel que la « Mission 300 » par exemple. Porté par la Banque Mondiale et la Banque africaine de développement, celui-ci vise à raccorder 300 millions de personnes à l’électricité en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Reste que, pour le moment, seuls 30 milliards de dollars ont été apportés, loin des 90 milliards nécessaires.

Des projets Nexans qui soutiennent la transition

De son côté, Nexans a orienté depuis longtemps sa stratégie en faveur du développement durable, avec d’excellents résultats : en 2023, ses émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 36 % par rapport à 2019. Pour cela, le groupe applique notamment l’approche « Local-for-Local » afin de servir une majorité de ses clients dans un périmètre de 1 000 km, ce qui permet de réduire l’empreinte CO2 et les coûts de transport.

Nexans supports energy transition in Africa

En Afrique, où Nexans est présent depuis 1947, cette stratégie est portée par Nexans Maroc. À ce titre, l’entreprise a déjà noué plusieurs partenariats et lancé des projets collaboratifs. Elle joue un rôle clé dans l’électrification de l’Afrique.

Jérôme Fournier, VP Innovation, Nexans

C’est une des seules business units du Groupe qui fait non seulement des câbles, mais également des transformateurs et des projets clés en main.

Jérôme Fournier

Directeur de l’innovation, Nexans

Nexans Maroc a notamment mis en place des équipements de broyage et de séparation des métaux avec des entreprises locales. Une initiative qui permet de recycler 83 % des déchets de production. En outre, elle a lancé plusieurs initiatives telles que le « Nexans Climate Challenge ». Ce concours récompense les projets les plus prometteurs d’un point de vue socio-environnemental et il permet à l’écosystème de travailler en collaboration autour des startups. Parmi les vainqueurs de l’édition 2023, figure notamment MAG Power, un projet de stations électriques mobiles, reposant sur des batteries lithium revalorisables à 100 % et rechargeables par les énergies renouvelables.

Par ailleurs, la Fondation Nexans participe elle aussi à de nombreux projets collaboratifs en Afrique, par exemple pour la formation des jeunes dans les métiers de l’électricité avec l’IECD ou ACCESMAD, l’installation de panneaux solaires dans des centres de santé en Côte d’Ivoire ou encore le raccordement de centres hospitaliers au réseau de distribution électrique en RDC.

L’électrification durable est indéniablement un pilier essentiel de la transition énergétique de l’Afrique. Elle répond en effet simultanément aux enjeux cruciaux d’accès à l’énergie, d’efficacité énergétique et de maîtrise des coûts. Face à une demande en électricité en constante augmentation, le continent doit relever le défi de fournir une énergie propre, abordable et accessible à tous.

Les projets collaboratifs, soutenus par des financements innovants et des partenariats stratégiques, jouent un rôle déterminant. En unissant leurs forces, les acteurs publics, privés et internationaux peuvent transformer les ambitions d’électrification durable en réalité, permettant ainsi à l’Afrique non seulement de répondre à ses besoins énergétiques, mais aussi de se positionner en leader dans la lutte contre le changement climatique dont elle subit la première les conséquences.

Révolution numérique et expérience client : une nouvelle ère pour l’électrification
Transformation digitale
21 octobre 2024
8 min
Digital innovations are transforming customer journeys

Aujourd’hui, dans tous les secteurs, la révolution numérique redéfinit en profondeur les attentes des clients. Il ne s’agit plus simplement d’adopter de nouvelles technologies, mais de repenser la manière dont les entreprises interagissent avec leurs clients. Immediateté, personnalisation, et transparence sont désormais la norme, poussant les entreprises à innover sans cesse. Que ce soit dans le retail, la santé, la finance, ou le secteur énergétique, les consommateurs d’aujourd’hui recherchent des interactions fluides et sur-mesure, qui simplifient leur prise de décision et leur permettent de faire des choix plus éclairés.

Au cœur de cette transformation, les solutions numériques offrent de nouveaux moyens de personnaliser les services, de garantir un support en temps réel, et de bâtir une confiance durable. La question n’est plus « Que pouvons-nous offrir ? », mais bien « Comment pouvons-nous sublimer l’expérience client ? ». Des chatbots boostés par l’IA aux insights alimentés par les données, en passant par des expériences omnicanal, l’avenir du service client est numérique — et cet avenir est déjà là.

L’électrification rencontre son client 3.0

Le client d’aujourd’hui, dans le secteur de l’électrification, exige immédiateté, personnalisation et transparence. Les entreprises répondent à ces attentes avec des canaux digitaux offrant communication en temps réel et assistance sur-mesure. Live chats, démonstrations interactives et insights basés sur les données permettent d’anticiper les besoins des clients et de leur proposer des solutions adaptées.

En exploitant la donnée et l’analyse en temps réel, les entreprises créent des relations fortes, transformant les interactions en expériences riches et personnalisées, renforçant ainsi la fidélité.

5 leviers numériques qui redéfinissent le parcours client dans l’électrification

Les innovations digitales bouleversent le parcours client B2B dans l’électrification. Voici un aperçu des transformations les plus marquantes :

  1. Des contenus augmentés pour une meilleure compréhension : Les clients d’aujourd’hui recherchent des informations sans être noyés sous des termes techniques complexes. Vidéos explicatives, études de cas, webinaires : ces formats innovants simplifient les idées complexes et aident les clients à prendre des décisions en toute confiance.
  2. L’expérience omnicanale, désormais incontournable : L’époque où les interactions clients se limitaient à une ou deux plateformes est révolue. Désormais, ils exigent une continuité sans faille à travers divers points de contact : sites web, applications mobiles, réseaux sociaux, ou interactions physiques. Le défi pour les entreprises ? Assurer que ces points de contact soient non seulement cohérents, mais aussi interconnectés pour une expérience fluide et harmonieuse.
  3. Personnalisation par la donnée : l’avenir des relations clients : La donnée est le carburant de la transformation digitale. Dans l’électrification, cela signifie recommander des solutions spécifiques en fonction des usages passés ou proposer des rapports personnalisés pour identifier des opportunités d’efficacité. Cette personnalisation renforce la relation client et améliore l’engagement.
  4. L’interactivité en temps réel, nouvelle norme : Le support en temps réel est désormais une nécessité. Chats en direct, démonstrations interactives et consultations virtuelles sont des outils essentiels pour accompagner les clients dans leur prise de décision. Dans un secteur aussi critique que l’électrification, l’accompagnement instantané est un levier précieux.
  5. Transparence renforcée grâce à la blockchain : La blockchain joue un rôle central dans l’instauration de la confiance. Les clients veulent être sûrs de l’authenticité et de la durabilité des produits qu’ils achètent. Grâce à la blockchain, il est possible de suivre et de tracer le cycle de vie complet d’un produit. Cette transparence est un atout majeur dans un secteur où la conformité et la durabilité sont essentielles.
5 ways digital innovations are transforming customer journeys

Les solutions digitales au service des enjeux critiques de l’électrification

Dans l’électrification, les outils digitaux vont bien au-delà de l’amélioration de l’expérience client. Ils s’attaquent à des problématiques de fond telles que la raréfaction des ressources, les impératifs de durabilité, et l’efficacité opérationnelle.

Voici comment :

customer-experiences-portrait

Nexans : fer de lance de l’innovation digitale dans l’électrification

Nexans se positionne en pionnier de l’innovation digitale. Avec le lancement de CableLoop, une solution clé en main pour la collecte et le recyclage des chutes de câbles, et la solution Ultracker, Nexans redéfinit la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, Ultracker combine IoT, IA et services cloud pour garantir la continuité de la chaîne logistique.

La Nexans App propose quant à elle des insights sur-mesure, renforçant l’efficacité opérationnelle et l’expérience client dans un secteur en pleine mutation.

L’électrification à l’heure de la transformation digitale : l’avenir est déjà là

L’industrie de l’électrification vit un moment charnière. Les technologies digitales redéfinissent la manière dont les entreprises interagissent avec leurs clients et gèrent leurs ressources, tout en répondant à la demande croissante de solutions énergétiques durables.

Des parcours clients sur-mesure à la transparence rendue possible par la blockchain, les outils digitaux transforment chaque facette du secteur. Alors que nous regardons vers l’avenir, la question n’est plus de savoir si les technologies digitales joueront un rôle — elles le font déjà. La vraie question est de savoir comment les entreprises peuvent exploiter ces innovations pour prendre de l’avance, répondre aux attentes croissantes des clients, et contribuer à un avenir plus durable.

Sébastien Weisse

Auteur

Fort de plus de 20 ans d’expérience dans le marketing produit, la transformation digitale et le développement commercial, Sébastien Weisse dirige les stratégies d’innovation chez Nexans. En tant que Directeur de l’Innovation chez Nexans, il se concentre sur la promotion des avancées digitales et data. Auparavant, il dirigeait des initiatives digitales mondiales au sein du Groupe Hager. Diplômé de CentraleSupélec avec un Master en Énergie Électrique et Sciences de l’Information, il est passionné par l’amélioration de l’expérience client, la promotion d’une croissance durable et la direction d’équipes internationales pour créer de la valeur à long terme.

Blockchain, transparence et confiance : assurer l’avenir de l’électrification
Transformation digitale
27 septembre 2024
11 min
Blockchain

La technologie de la blockchain a révolutionné toutes sortes de secteurs allant de la finance à la santé, grâce à son système de registres sécurisés et décentralisés, assurant la transparence et l’intégrité des données.

Cependant, au-delà de ces utilisations plus connues, la blockchain apparaît comme un outil de taille pour les industries qui nécessitent une traçabilité et une certification robustes, notamment l’industrie de l’électrification. À mesure que les systèmes d’électrification se complexifient, aux côtés de grands réseaux électriques, de sources d’énergies renouvelables et d’infrastructures progressivement plus numériques, il est primordial de compter sur des données immédiates et précises, ainsi que sur des systèmes de suivi sécurisés.

Explorons la manière dont la blockchain bouleverse la donne pour plusieurs secteurs et regardons la révolution s’opérer au sein de l’industrie de l’électrification, notamment dans les systèmes de lutte contre la contrefaçon.

Les vastes répercussions de la blockchain : une nouvelle ère de la certification

La structure unique de la blockchain lui permet de certifier et de suivre des produits de manière inédite, la rendant ainsi indispensable pour nombre de secteurs :

  • Industrie pharmaceutique : lutter contre les médicaments contrefaits, assurer la sécurité et la conformité aux réglementations, telles que la loi américaine sur la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des médicaments (DSCSA, Drug Supply Chain Security Act).
  • Sécurité alimentaire : améliorer la sécurité en partageant des données transparentes, en identifiant rapidement les sources de contamination et en protégeant les consommateurs et les marques.
  • Produits de luxe : lutter contre les contrefaçons, préserver la valeur de la marque, s’assurer que les consommateurs ont confiance en l’authenticité des articles haut de gamme.
  • Aérospatial : se conformer aux normes réglementaires, réduire les risques d’accidents et de défaillances matériel.
  • Énergie : promouvoir des pratiques durables, suivre les certifications en matière d’énergie renouvelable, soutenir des initiatives visant à réduire l’empreinte carbone.
  • Agriculture : vérifier les normes de produits et la traçabilité, améliorer la transparence et la responsabilité au sein de la chaîne d’approvisionnement.
  • Industrie manufacturière et électronique : garantir un approvisionnement éthique, promouvoir des pratiques responsables, éviter les régions minées par des conflits.

La blockchain modifie profondément les industries, en assurant une sécurité, une transparence et une confiance renforcées.

Voici trois raisons pour lesquelles la blockchain révolutionne simultanément l’industrie de l’électrification

Blockchain in electrification

Comment Nexans compte utiliser la blockchain : une prévision sur 5 ans

D’ici quelques années et grâce à la technologie de la blockchain, Nexans compte développer son système de lutte contre la contrefaçon et renforcer la sécurité et la confiance, tout le long de la chaîne d’approvisionnement.

Voici quelques actions pour y venir :

  • Consigner et crypter les certificats à chaque étape du cycle de vie d’un câble, de la production à l’installation. Ces certificats seront enregistrés directement sur la chaîne de production, garantissant l’inscription de chaque étape importante (vente, changement de propriétaire, installation) sur un registre sécurisé et infalsifiable.
  • Éviter l’intégration de produits contrefaits à la chaîne d’approvisionnement : ils peuvent être responsables de dysfonctionnements sévères, tels que des incendies électriques ou des pannes système, à cause de pratiques de fabrication et des matériaux de qualité inférieure. La blockchain atténue ces risques, protégeant les infrastructures et les vies humaines.
  • Collaborer avec des partenaires de l’industrie pour stimuler l’innovation : en s’associant à d’autres références de l’industrie de l’électrification et du développement de la blockchain, Nexans contribuera à l’essor de chaînes d’approvisionnement plus sûres et plus transparentes. À mesure que cette technologie évolue, notre entreprise continuera à garantir la viabilité de ses opérations, mettant la blockchain au cœur de sa stratégie pour les années à venir.

 

La blockchain : un indispensable pour l’industrie de l’électrification

Le rôle de la blockchain dans la certification et la traçabilité va bien au-delà de son apparition avec les cryptomonnaies. Sa capacité à fournir des registres transparents et sécurisés révolutionne tous types d’industries, du secteur pharmaceutique à l’agriculture, et l’électrification ne déroge pas à la règle. Comme l’a démontré le système anti-contrefaçon de Nexans, la blockchain renforce la sécurité, la qualité et la transparence des produits, partout dans le secteur, définissant dès lors de nouvelles normes en matière de confiance et de responsabilité.

Alors que nous nous tournons vers l’avenir, l’adoption de la blockchain par l’industrie de l’électrification va très certainement s’accélérer, garantissant que les produits et les processus demeurent sûrs, fiables et durables, au sein d’un environnement technologique en pleine évolution.

Rémi Lancry

Auteur

Rémi Lancry, responsable des produits et services numériques chez Nexans, est un expert chevronné en produits et services numériques possédant une solide expérience dans les environnements corporatifs et startups. Combinant une solide formation technique en développement de logiciels avec une profonde compréhension des besoins des entreprises, il a dirigé avec succès de multiples initiatives de transformation numérique. Son expertise en analyse de données, marketing numérique et technologies émergentes lui permet de développer et de mettre en œuvre des solutions de pointe qui améliorent l’expérience client et stimulent la croissance des affaires.

Comment l’IA transforme l’industrie de l’électrification : de la conception à la sécurité
Transformation digitale
13 septembre 2024
16 min
How AI is transforming the electrification industry

L’industrie de l’électrification est à l’avant-garde de ce que nombreux appellent la prochaine révolution industrielle et elle est portée par deux changements cruciaux : la transition énergétique mondiale et l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA). Cependant à mesure que le monde opte davantage pour les énergies durables, la complexité des projets d’électrification ne cesse de croître.

C’est dans ce contexte que l’IA intervient, non pas en tant que simple outil, mais comme agent de transformation. En renforçant l’innovation, en optimisant la production, en améliorant la sécurité et en simplifiant les communications, l’IA endosse un rôle essentiel dans le déploiement de cette nouvelle ère de l’électrification.

Mais de quoi parle-t-on vraiment ? Regardons de plus près comment l’IA repense l’industrie de l’électrification et en quoi cette technologie change la donne.

1. L’innovation pilotée par l’IA : impulser la conception de produits

L’un des domaines majeurs au sein duquel l’IA tire son épingle du jeu, c’est l’innovation produit. Concevoir des câbles, des réseaux et des composants électriques pour un avenir durable n’est pas une mince affaire. Pour autant, l’IA accompagne les entreprises à surmonter ces défis, en accélérant la recherche et le développement (R&D) et en pensant des produits plus efficaces.

Découvrons ci-après deux exemples qui prouvent que l’IA change la donne dans ce secteur.

L’IA et la R&D

L’IA générative transforme la manière dont les industriels conçoivent les produits d’électrification. Elle analyse rapidement des millions de variables afin d’identifier des solutions optimales, que la recherche classique aurait mis des années à découvrir.

Par exemple, les entreprises ont recours à l’IA pour concevoir des câbles qui résistent davantage aux incendies, qui sont plus flexibles et qui se recyclent mieux. Des conditions essentielles dans le cadre de la transition énergétique.

À l’horizon 2028, la demande en innovation de produits devrait pousser 50 % des plus grands industriels à utiliser l’IA générative, afin d’analyser les archives d’ingénierie et d’insuffler un nouvel essor aux innovations existantes.

Révolutionner le développement produit

Au sein d’une autre industrie, Decathlon utilise l’IA générative et un logiciel CAO afin d’introduire l’éco-conception au processus de production de leurs vélos.

Dans le secteur de l’électrification, l’IA pourrait également accélérer le développement de produits durables et rentables.

En stimulant l’innovation pilotée par l’IA, les entreprises créent des produits, qui non seulement répondent aux exigences actuelles, mais qui sont également à même de faire face aux défis de demain.

Imaginez un futur où l’IA stimule une créativité et une innovation infinies. En réalité, c’est déjà en train de se produire. Et pour l’industrie du câble, c’est tout simplement révolutionnaire.

Patrick Fernandez
Patrick Fernandez

Responsable des données, Nexans

2. L’IA et la maintenance prédictive : assurer efficacité et fiabilité

L’IA devrait aussi jouer un rôle essentiel dans l’entretien des infrastructures liées à l’électrification. L’industrie actuelle repose sur de grands systèmes complexes, tels que des réseaux intelligents, des éoliennes et des parcs solaires et tout dysfonctionnement pourrait mettre en danger l’approvisionnement énergétique.

Regardons quelques exemples.

La maintenance prédictive en action

En analysant les données en temps réel, issues des capteurs intégrés aux équipements, l’IA peut prédire à quel moment les machines risquent de tomber en panne. Cette approche permet de réduire les temps d’arrêt et d’éviter des pannes coûteuses.

Optimiser les réseaux intelligents

Au-delà des machines individuelles, l’IA optimise les réseaux d’énergie, en gérant les flux et en détectant les failles avant que celles-ci ne perturbent les opérations. L’IA est en mesure d’anticiper la demande sur le réseau, en s’appuyant sur les tendances météorologiques, les conditions des câbles et la consommation énergétique habituelle. Ceci permet d’assurer une distribution efficace de l’énergie. Par exemple, l’industrie manufacturière américaine génère un nombre incroyable de quelque 1 812 pétaoctets de données par an, dont la plupart sont essentielles au bon fonctionnement de la maintenance prédictive de ces infrastructures critiques.

Imaginez un réseau électrique qui anticipe plusieurs jours à l’avance un défaut dans un câble ou un problème sur une éolienne. Avec l’IA, cette capacité de prédiction devient réalité, fournissant des systèmes énergétiques plus fiables.

3. L’IA et la sécurité : renforcer la protection au travail

Au sein d’usines d’électrification, les câbles à haute tension, les machines imposantes et les flux de travail complexes peuvent représenter un danger, si les protocoles de sécurité ne sont pas respectés. L’IA accompagne les travailleurs en identifiant les risques, avant qu’ils ne soient responsables d’accidents.

Regardons en quoi l’IA joue un rôle important dans la sécurité des travailleurs :

  • Rapports d’incident et analyse : l’IA analyse les incidents passés, afin de détecter des schémas récurrents. Ceci permet aux entreprises d’identifier les risques avant que quelqu’un ne soit blessé.
  • Compétences multilingues : pour les entreprises internationales, l’IA peut traduire des rapports de sécurité en plusieurs langues, tout en assurant la cohérence au sein des pratiques sécurité.
  • Tests sécurité pilotés par l’IA : l’IA peut reproduire plusieurs scénarios dangereux (incendies électriques ou dysfonctionnements de l’équipement), afin de tester en temps réel la résilience des protocoles sécurité.

Les usines qui ont recours à l’IA pour renforcer leurs protocoles sécurité ont enregistré une baisse de 15 à 20 % des accidents. En effet, les systèmes d’IA détectent les risques qui passent inaperçus auprès des opérateurs humains. En anticipant et en atténuant les dangers, l’IA joue un rôle vital pour protéger les travailleurs au sein de ces environnements risqués.

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4. L’IA et la sécurité des infrastructures : anticiper les perturbations et les dégâts

L’industrie de l’électrification repose sur un large réseau d’actifs physiques (réseaux électriques, câbles souterrains), qui sont vulnérables à l’usure, aux catastrophes naturelles et aux actes de sabotage. L’IA permet de protéger ces infrastructures en surveillant leur état en temps réel.

Quel est le rôle de l’IA dans la surveillance de l’infrastructure ?

  • Surveillance continue : l’IA analyse les données de capteurs, issues des réseaux électriques, des câbles souterrains et des sous-stations afin de détecter d’éventuelles anomalies, signes d’usure ou de détérioration.
  • Résilience face aux catastrophes naturelles : les modèles d’IA sont en mesure de recréer les répercussions d’événements climatiques extrêmes sur les infrastructures et de recommander des mesures afin d’endiguer la propagation des dégâts.
  • Amélioration de la cybersécurité : à mesure que les réseaux sont de plus en plus intelligents, ils deviennent également de plus en plus vulnérables aux cyberattaques. L’IA renforce la sécurité des infrastructures, en repérant les activités suspectes sur le réseau et en répondant aux menaces en temps réel.

Par exemple, les systèmes d’IA surveillent des millions de kilomètres de câbles sur les réseaux électriques mondiaux, identifiant les éventuelles failles avant que celles-ci ne causent une panne généralisée.

Avec l’IA, les entreprises d’électrification bénéficient d’infrastructures plus résilientes et plus sûres, protégeant à la fois les biens et les communautés qu’elles desservent.

5. L’IA et le marketing et la communication : simplifier des messages complexes

Afin d’influencer les décisions en faveur de nos solutions d’électrification, il est important de créer du contenu qui soit compréhensible et qui fasse sens auprès du public ciblé.

L’IA révolutionne la manière dont les entreprises communiquent des idées complexes. Découvrez quelques exemples :

Marketing personnalisé avec l’IA

L’IA permet aux entreprises de façonner des messages qui parlent à plusieurs types de public. Cette technologie conçoit sur mesure des stratégies marketing qui respectent les réglementations locales, qui incluent les différences culturelles et qui tiennent compte des préférences des clients.

  • Création de contenu localisé : l’IA générative produit du contenu marketing adapté à différents marchés, garantissant la conformité vis-à-vis de la législation locale et des préférences culturelles.
  • Adaptation en temps réel : l’IA met à jour les messages marketing en temps réel, s’assurant dès lors que ceux-ci restent pertinents, même quand les conditions sur le marché évoluent.

Interaction avec des cibles internationales

Imaginez démarrer une campagne mondiale sur l’électrification. Avec l’IA, vous pouvez vous assurer que les messages communiqués fassent aussi bien sens au Japon qu’en Espagne, tout en restant aligné aux valeurs de l’entreprise. Par exemple, Nexans utilise l’IA pour créer du contenu spécialisé qui répond directement aux besoins des clients internationaux.

Le marketing piloté par l’IA permet aux entreprises de partager leur contenu sur l’électrification de manière plus convaincante et plus accessible, rendant ainsi des concepts techniques complexes plus faciles à comprendre.

La qualité des données : la base d’un succès alimenté par l’IA

Pour toute application basée sur l’IA, les données sont au cœur de la machine. Les systèmes d’IA ne peuvent être efficaces que si la qualité des données qu’ils traitent est bonne. Dans une industrie qui génère des millions de points de données au sein de différentes opérations (interactions client, rendement de l’équipement), la qualité des données demeure une priorité absolue. En l’absence de données à jour, cohérentes et précises, même les algorithmes les plus avancés ne sauraient être performants.

Les outils d’IA permettent de nettoyer et d’organiser la donnée, de supprimer les erreurs et de combler les écarts. Par exemple, Nexans a recours à l’IA pour traiter des milliers de documents techniques, ce qui permet d’homogénéiser les flux de travail et d’améliorer les processus de prise de décision au sein de l’organisation.

Œuvrer au service de données de qualité n’est pas simplement une bonne pratique ; c’est une nécessité afin de maximiser l’efficacité de l’IA dans l’industrie de l’électrification.

 

Le partenariat entre l’Homme et l’IA au cœur du développement de l’électrification

Partout au sein de l’industrie de l’électrification, de la conception de câbles résistant aux incendies à l’anticipation de pannes sur le réseau électrique et jusqu’à la protection des travailleurs, l’IA fournit de grandes contributions.

L’IA ne remplace pas l’expertise humaine, mais elle la galvanise. L’avenir de l’électrification façonnera la manière dont nous intégrerons l’IA au sein de nos opérations et de nos processus de prise de décision.

En combinant le potentiel de l’IA à l’ingénuité humaine, nous sommes sur le point de vivre une révolution de l’électrification, qui promet un monde plus durable, plus sûr et plus intelligent.

Nexans a entamé un parcours transformatif, en utilisant l’IA générative non pas comme un simple outil fournissant des données de qualité supérieure, mais plutôt comme un catalyseur de la collaboration entre l’Homme et l’IA, marquant ainsi une nouvelle ère dans l’excellence de la donnée responsable. Notre expérience avec Nexans AI nous a permis de poser les bases de cette évolution, homogénéisant nos opérations et de fournir à nos équipes ce dont elles avaient besoin. À mesure que nous intégrons l’IA générative, nous nous concentrerons sur des données de qualité, afin qu’elles deviennent la pierre angulaire de l’innovation et de l’efficacité.

En mettant l’accent sur la qualité des données et en y intégrant un suivi humain, nous définissons de nouvelles normes dans le domaine de l’excellence des données. Ce partenariat permet de positionner l’IA comme une force au service du bien, encourageant l’innovation, tout en faisant respecter les normes éthiques et les valeurs humaines.

Patrick Fernandez

Auteur

En tant que Responsable des Données, Patrick Fernandez dirige la stratégie et la gouvernance des données de l’organisation, fort de plus d’une décennie d’expertise en analyse et gestion des données. Son expérience internationale et sa connaissance du secteur énergétique, notamment son passage chez Iberdrola, apportent une perspective unique à son rôle. Passionné d’efficacité et de durabilité des données, il s’engage à construire un écosystème de données moderne et à favoriser une culture axée sur les données. Sa vision consiste à exploiter pleinement le potentiel des données, en les transformant en un atout puissant qui alimente les processus décisionnels de l’organisation et propulse ses stratégies de croissance futures.

Rupture numérique dans le secteur des câbles : vers une trajectoire d’électrification plus durable
Transformation digitale
06 septembre 2024
10 min
Digital disruption in the cable industry

Le monde de l’électricité est sur le point de connaître une transformation numérique sans précédent, analogue à celle que le secteur industriel a traversée lorsque le raz-de-marée de l’industrie 4.0 a numérisé l’ensemble de ses processus et de ses chaînes d’approvisionnement.

Les approches traditionnelles, ancrées dans des modèles linéaires de production et de distribution électriques et des opérations classiques de surveillance des réseaux, se trouvent aujourd’hui dépassées par des besoins qui suivent une constante et rapide évolution. Ces méthodes obsolètes échouent à intégrer la complexité croissante de l’électrification contemporaine et à en relever les défis.

L’avenir de la gestion énergétique sera porté par des solutions de surveillance en temps réel, basées sur l’analyse des données.

Nexans est prêt à accompagner ce bouleversement avec des technologies de pointe qui améliorent l’efficacité des réseaux, minimisent les temps d’arrêt, et génèrent de considérables économies de coûts pour les gestionnaires de réseaux. La surveillance des réseaux représente désormais bien davantage qu’un investissement habile : elle incarne à elle seule tout l’avenir de l’énergie.

Les principaux défis sur la voie de la transition énergétique sont liés à l’électrification de la demande croissante d’énergie. En effet, il sera absolument impossible de rénover et de moderniser la totalité des réseaux électriques existants, du fait de l’insuffisance des ressources en cuivre et en aluminium et de la rareté de l’expertise nécessaire. Il est donc impératif d’améliorer la fiabilité et la durée de vie des réseaux actuels, ce qui implique inéluctablement leur numérisation.

Pour y parvenir, c’est toute la chaîne de valeur sous-jacente à la production de câbles qui devra se métamorphoser pour devenir un écosystème intelligent, durable et résilient. Et les technologies numériques avancées seront certainement le catalyseur de cette transformation.

De la puissance du numérique à la révolution de l’électrification

De fait, ce changement de paradigme est d’ores et déjà à l’œuvre. La convergence de l’intelligence artificielle (IA), de l’internet des objets (IdO) et de l’analyse avancée des données redéfinit la manière dont nous concevons, fabriquons et exploitons les infrastructures électriques. La révolution numérique nous ouvre des possibilités inédites pour créer des systèmes plus efficaces, plus résilients et plus durables.

Les technologies numériques permettent d’optimiser l’efficacité des opérations, de réduire les volumes de déchets, et d’élever le niveau de qualité à chaque étape du cycle de vie des infrastructures, depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’à l’exploitation des réseaux. Grâce à une compréhension approfondie des équipements issue de l’analyse des données, les gestionnaires sont en mesure d’optimiser leurs interventions, d’identifier des opportunités nouvelles et de répondre aux évolutions du marché avec une plus grande agilité.

Par ailleurs, les technologies numériques transforment aussi l’expérience client. Avec les plateformes numériques personnalisées, les gestionnaires peuvent proposer aux clients une information en temps réel, une assistance technique à distance et des solutions sur mesure. En facilitant pour les consommateurs les prises de décision éclairées, ces outils affermissent également les relations commerciales de confiance et la fidélité sur le long terme.

Tandis que le secteur de l’électrification poursuit sa mue, les acteurs qui épousent dès maintenant ce mouvement de numérisation peuvent entrevoir les meilleurs lendemains. En maîtrisant toute la puissance des données, de l’automatisation et de la connectivité, ces entreprises dynamisent leur capacité d’innovation et œuvrent pour un futur plus durable, plus résilient et plus prospère.

Leader du secteur de l’électrification, Nexans est fermement convaincue que la transformation numérique recèle la clé d’un avenir plus durable. En mobilisant les technologies de pointe, nous pouvons optimiser l’exploitation des réseaux, améliorer leur résilience, et relever les grands défis du XXIe siècle.

S’appuyant sur plusieurs décennies d’expertise, Nexans met aujourd’hui en avant 5 innovations de rupture qui s’apprêtent à réinventer l’expérience client et l’activité de nos collaborateurs comme de nos partenaires, tout en entraînant le secteur sur la voie d’une économie circulaire :

Digital disruption and sustainability

La transformation numérique rebat les cartes de l’électrification

Depuis l’IA jusqu’à la blockchain, les technologies numériques ouvrent des possibilités inédites d’optimisation des opérations et de fiabilisation des réseaux, qui promettent de nous porter à la hauteur des défis énergétiques du XXIe siècle. Au-delà des gains de compétitivité engrangés, les acteurs de l’électrification qui savent adopter ces innovations contribuent aussi à l’émergence d’un avenir plus durable et plus intelligent.

Entreprise pionnière de l’électrification, Nexans est aux avant-postes de cette transformation. En inventant des solutions innovantes et en collaborant avec les grands acteurs du secteur, nous ouvrons la voie vers un avenir énergétique durable.

Les innovations de Nexans sont bien davantage que de simples avancées technologiques : elles témoignent de notre engagement sans faille en faveur d’un avenir plus intelligent, plus sûr et plus durable. Les pistes prometteuses que nous mettons ici en avant répondent aux besoins immédiats des acteurs de l’électrification ; mais elles jettent aussi les fondations d’une économie circulaire qui bénéficiera de manière pérenne aux générations futures.

Découvrons ensemble les grandes innovations qui ouvrent des horizons nouveaux dans le domaine du transport d’énergie électrique.

Sébastien Weisse

Auteur

Fort de plus de 20 ans d’expérience dans le marketing produit, la transformation digitale et le développement commercial, Sébastien Weisse dirige les stratégies d’innovation chez Nexans. En tant que Directeur de l’Innovation chez Nexans, il se concentre sur la promotion des avancées digitales et data. Auparavant, il dirigeait des initiatives digitales mondiales au sein du Groupe Hager. Diplômé de CentraleSupélec avec un Master en Énergie Électrique et Sciences de l’Information, il est passionné par l’amélioration de l’expérience client, la promotion d’une croissance durable et la direction d’équipes internationales pour créer de la valeur à long terme.

Liaisons longue distance : le réseau électrique passe la vitesse supérieure
Énergies renouvelables
23 juillet 2024
14 min
Long-distance power lines

La prochaine fois que vous allumerez une ampoule, prenez donc le temps de vous demander d’où vient votre électricité. La réponse pourrait vous surprendre, car celle-ci aura peut-être parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres avant d’arriver chez vous.

De jour en jour, la production électrique devient plus renouvelable et plus interconnectée grâce au déploiement des réseaux sur de vastes étendues, à terre mais aussi en mer, où ils atteignent parfois des profondeurs impressionnantes.

Mais les choses n’ont pas toujours été ainsi.

Par le passé, le transport de l’énergie était sévèrement contraint par les technologies de câbles disponibles. Les pertes d’énergie étaient proportionnelles à la distance de transmission, ce qui entravait lourdement la transition vers des énergies renouvelables.

Mais grâce aux nombreux progrès réalisés dans la conception des câbles à courant continu haute tension (CCHT), les renouvelables prennent désormais le pas sur les énergies fossiles dans la production d’électricité.

CCHT : un facteur décisif pour l’avenir des renouvelables

Qu’elle soit implantée à terre ou en mer, l’exploitation des énergies renouvelables nécessite aujourd’hui des liaisons de transmission de plus grande capacité, capables de couvrir de plus grandes distances sans pertes en ligne, de plonger à de plus grandes profondeurs, et de résister à des environnements particulièrement hostiles.

C’est donc tout naturellement que le secteur se tourne vers les câbles de 525 kV CCHT à isolation en XLPE pour équiper les grands projets de renouvelables, et notamment pour l’exploitation commerciale de parcs éoliens offshore.

La transition vers les énergies renouvelables appelle de nouvelles méthodes d’équilibrage de la demande et la production d’électricité. Les interconnexions entre réseaux limitrophes illustrent bien l’approche contemporaine de cette problématique : à titre d’exemple, l’interconnexion entre les réseaux norvégien et allemand améliore la fiabilité des deux infrastructures en intégrant des sources d’énergie différentes et complémentaires.

Ce type de stratégie serait inenvisageable sans la mise en œuvre de systèmes CCHT, qui seront également essentiels pour la réalisation future d’interconnexions hybrides et de maillages entre les réseaux CCHT nationaux et les grands parcs éoliens en mer.

Certes, la complexité relative et le coût initial plus important des systèmes CCHT peuvent plaider pour le courant alternatif. Mais la minimisation des pertes, la facilité inégalée de pilotage des flux d’énergie et les capacités de démarrage au noir feront certainement pencher la balance en faveur des solutions CCHT.

Dans un rapport publié en janvier 2024, European offshore network transmission infrastructure needs, l’ENTSO-E estime qu’en 2050, 14 % des parcs européens de renouvelables en mer seront raccordés au moyen de liaisons hybrides multi terminaux.

Nexans Aurora and offshore wind converters

4 percées décisives pour les technologies de CCHT

Détaillons maintenant quatre innovations qui sont au cœur des liaisons longue distance.

Les GRT allemands TenneT, Amprion, et 50 Hertz ont été les premiers à développer et mettre en œuvre des technologies CCHT de raccordement de parcs éoliens en mer.

Leur approche a été récemment illustrée avec la standardisation des liaisons de 2 GW entre des parcs éoliens offshore et le réseau de transport, au moyen de systèmes de câbles sous-marins et terrestres de 525 kV. Dans un premier temps, une phase de qualification a permis aux fournisseurs de câbles de mettre au point et de valider leurs technologies ; ensuite seulement, les projets ont été attribués pour une mise en service prévue avant la fin de la décennie.

Les câbles sous-marins de 525 kV CCHT XLPE redéfinissent les limites des énergies renouvelables

La viabilité économique des projets d’énergies renouvelables repose sur la solidité et la fiabilité exemplaire des systèmes de câbles 525 kV. Ceci implique une exigence de qualité irréprochable à chaque étape de la chaîne de valeur, depuis la fabrication des câbles jusqu’à leur installation. Les fournisseurs de câbles ont su relever ce défi en agrandissant leurs sites de production, en construisant de nouvelles tours d’extrusion, en créant des laboratoires haute tension et en armant des navires câbliers de pointe.

Ce tour de force a largement sollicité, et amélioré, les processus existants d’évaluation de la maturité des technologies mobilisées. Le savoir-faire en matière de systèmes de câbles est au cœur même des projets de développement du Groupe Nexans, et constitue le point focal de ses procédures de contrôle qualité. En voici quelques exemples :

SURFICAL

Innover dans le contrôle qualité avec SURFICAL

SURFICAL est un jeu d’algorithmes d’inspection et de contrôle des surfaces développé par Nexans, spécifiquement conçu pour optimiser les processus de contrôle qualité lors des installations sur site. En associant un balayage 3D à des algorithmes dédiés, ce système repousse les limites de qualité et de fiabilité des jonctions de câbles : traditionnellement, les équipes d’installation procédaient à de simples contrôles visuels des jonctions, mais SURFICAL garantit une installation exempte de tout défaut.

Développer les premiers accessoires sans SF6 du monde

En 2023, Nexans a mené à bien les premiers essais de type du monde pour un système de câbles 525 kV CCHT équipé d’accessoires sans SF6. L’absence de SF6 dans les accessoires haute tension présente de nombreux avantages, dont :

  • la réduction de l’empreinte environnementale
  • des besoins en maintenance allégés
  • une fiabilité renforcée

La suppression du gaz SF6 dans les terminaisons de câbles réduit de 99 % leur potentiel d’émission de GES, et contribue à la transition vers des réseaux électriques plus durables.

HVDC cables

Une nouvelle ère pour la résilience et la fiabilité des réseaux

La plupart des systèmes 525 kV existants s’appuient sur une technologie déjà éprouvée, mais de nouvelles avancées permettent déjà d’entrevoir une fiabilité encore plus grande des réseaux.

  • À titre d’exemple, la recherche électrocinétique a récemment identifié de nouvelles surtensions transitoires dans les liaisons CCHT bipolaires, qui font l’objet d’essais à grande échelle.
  • De même, les liaisons multiterminaux présenteront vraisemblablement des profils atypiques de puissance et de tension en cas de défaillance, et les systèmes de câbles CCHT devront être testés en conséquence. Si les essais diélectriques sont routiniers dans la conception de câbles, incluant notamment les essais de choc de manœuvre et de choc de foudre, certaines formes d’onde peuvent entraîner des surtensions de plus longue durée.

Le palier à franchir peut sembler élevé pour les câbles de transport de 525 kV, mais les essais de qualification ont produit des résultats très prometteurs : en condensant l’équivalent de 40 années de sollicitations opérationnelles en une seule année de tests, ils ont établi que l’isolation des câbles vieillit peu et que les marges intrinsèques du système restent très importantes.

Diminuer le coût par mégawatt

La transition vers les énergies renouvelables nécessitera le transport de plus grandes quantités d’électricité, sur de plus longues distances, au travers de réseaux interconnectés. Ceci réduira le coût par mégawatt (MW) de la production d’électricité, confortant la viabilité économique des grands projets commerciaux, et notamment des projets ambitieux d’interconnecteurs.

En guise d’illustration, l’emploi pour la transmission électrique d’un unique circuit haute tension plutôt que de deux circuits de tension plus faible réduirait considérablement les dépenses d’investissement associées aux projets d’infrastructure. Dans le même temps, cette solution améliorerait l’empreinte environnementale en diminuant la consommation de matériaux rares.

Les câbles de tensions plus élevées permettent également de maîtriser les pertes en ligne, inversement proportionnelles au nombre de kilovolts. En limitant les pertes d’énergie lors du transport, les sites de production de renouvelables deviendront encore plus compétitifs à l’avenir.

 

Les câbles électriques, vecteur essentiel de la transition vers une énergie renouvelable

La transition vers les énergies renouvelables est indissociable des objectifs mondiaux pour le climat, et les câbles haute tension en sont un vecteur essentiel.

Des progrès remarquables ont été réalisés dans la technologie des systèmes CCHT. Désormais capables de transporter les énergies renouvelables à des puissances plus élevées, sur de plus longues distances et avec des pertes moindres par MW, les câbles CCHT faciliteront grandement la viabilité économique des projets de production à grande échelle d’énergies renouvelables, et tout particulièrement de l’éolien en mer.

Espen Doedens

Auteur

Espen Doedens est né en 1988 à Diever, aux Pays-Bas. Il a obtenu un Master (2012) et un Doctorat (2020) de l’Université de Technologie de Chalmers à Göteborg, en Suède. Ses principaux domaines de recherche sont les interfaces de câbles extrudés HVDC et les phénomènes DC (Direct Current). Actuellement, il travaille chez Nexans en tant que responsable produit et système pour la technologie des câbles extrudés HVDC.